Des couverts en interculture courte pour une agriculture durable et économique
Ce document présente une étude sur l’utilisation de couverts en interculture courte pour une agriculture durable et économique. Il montre que, face à la fragilisation des sols, aux sécheresses croissantes et aux changements de politiques agricoles, ces couverts semés entre deux cultures principales d’automne constituent une solution innovante pour protéger les terres agricoles tout en maîtrisant les coûts. Ils permettent notamment de lutter contre les mauvaises herbes, de capter les éléments nutritifs, d’augmenter la matière organique du sol et de sécuriser l’alimentation du bétail.
L’étude se base sur des essais pratiques réalisés à Loveresse (BE) sur l’exploitation de Christophe Mornod durant l’été 2024, avec différentes modalités d’implantation et gestion de couverts végétaux, ainsi que sur une collection de neuf mélanges spécifiques. Ces essais ont permis d’évaluer la croissance, la biomasse produite, ainsi que la rentabilité économique de chaque approche.
Pour les couverts courts, trois modalités d’implantation ont été testées : semis au semoir combiné ou à la volée, avec ou sans roulage. Leurs performances et coûts ont été comparés, montrant notamment que le roulement n’améliore pas forcément la croissance, surtout dans une année humide. La modalité d’implantation au semoir combiné, sans roulage, s’est révélée la plus rentable et la plus productive.
Concernant la collection de couverts agronomiques, plusieurs mélanges ont été évalués en fonction de leur composition et coût, avec des résultats variés en biomasse. Certains mélanges, comme ceux avec du trèfle d’Alexandrie ou du lin de printemps, ont produit plus de biomasse et ont été plus économiques pour leur production, avec un coût entre 90 et 110 CHF par tonne de matière sèche. D’autres, moins productifs ou plus coûteux, ont été moins rentables.
L’année 2024, particulièrement humide, a facilité la croissance des couverts, mais en année sèche, certaines pratiques comme le roulage pourraient améliorer la performance. L’étude souligne que, même avec un petit budget, il est possible de conjuguer performance agronomique et économique en choisissant adéquatement les mélanges et les modalités de mise en place.
En conclusion, l’utilisation de couverts en interculture courte, bien implantés et adaptés aux conditions, constitue une solution viable pour une agriculture durable, permettant de réduire les coûts tout en améliorant la santé des sols.

Des couverts en interculture courte pour une agriculture durable et économique (fr)
Pays cibles: Suisse, Suisse (BE)
Points clés
- Les couverts en interculture courte sont une solution innovante pour protéger les sols agricoles
- Ces couverts, semés entre deux cultures principales, permettent de lutter contre les mauvaises herbes, d’augmenter la matière organique du sol et de sécuriser l’alimentation du bétail, tout en maîtrisant les coûts.
- L’efficacité économique des couverts dépend fortement de leur méthode d’implantation et de leur composition
- Les essais montrent que la modalité la plus rentable combine un coût d’implantation modéré avec une production de biomasse élevée, notamment en évitant le roulage qui n’a pas amélioré les résultats lors de cette année humide.
- Certaines collections de mélanges spécifiques offrent une meilleure performance agronomique et économique
- Les mélanges tels que le mélange 3 (Moha, colza et trèfle) et le mélange 7 (trèfle, poisette et avoine rude) ont obtenu une biomasse plus importante et un coût par unité de matière sèche plus faible, montrant leur rentabilité.
- La croissance et la productivité des couverts sont fortement influencées par les conditions climatiques
- L’année 2024, particulièrement humide, a favorisé la mise en place et le développement des couverts, mais en cas d’année sèche, des pratiques comme le roulage pourraient devenir plus essentielles.
- Le rapport coût/biomasse montre que certains couverts sont nettement plus rentables à l’échelle économique
- Les couverts n°6 (moha et colza) et n°7 ont présenté un coût par tonne de matière sèche inférieur à 100 CHF, ce qui indique une meilleure performance en termes de rentabilité financière.
- L’évaluation des différentes modalités d’implantation montre que l’association semis au semoir combiné et roulage est plus performante, mais toujours dépendante du contexte climatique
- La modalité 1 a été plus productive que les autres et moins coûteuse, mais la réussite dépend aussi de la gestion des conditions annuelles.
Sources
- Des couverts en interculture courte pour une agriculture durable et économique - - https://www.frij.ch/des-couverts-en-interculture-courte-pour-une-agriculture-durable-et-economique/