Pâturage des cochons dans les vignes

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Dans une démarche d'agriculture régénérative, Samuel Masse, viticulteur dans l'Hérault, a mis en place le pâturage de ses vignes par des cochons Kune Kune. Ses objectifs sont la régénération des sols, l'autonomie et la durabilité. Il nous explique sa démarche dans ce retour d'expérience.

Contexte du domaine

  • Nom Prénom : Samuel Masse.
  • Localisation : Saint-Bauzille-de-Montmel, Hérault (34). A 20km à l’Est de Montpellier, dans les collines de Montpellier.
  • Nom du domaine : Domaine de Favas.
  • Productions : Viticulture.
  • SAU : 45 ha dont : 25 ha de vigne en Agriculture Biologique, + 15 ha de prairie et terres en jachère exploitées par un voisin berger. La superficie restante est consacrée à la culture d'oliviers et chênes truffiers pour la consommation personnelle. Quelques ruches viennent compléter leur production. A terme, le miel et l’huile d’olive pourraient permettre de se dégager un complément de revenu.
  • UTH : 2 (Samuel et son frère Geoffrey) + quelques saisonniers. Samuel se concentre sur la transformation et la vente et son frère Geoffrey sur la production.
  • Climat : Méditerranéen mais avec de la pluie malgré tout car le domaine est situé au Sud des Cévennes.
  • Sol : Argilo-calcaire.
  • Cheptel : 4 cochons de la race Kune kune.
  • Modes de commercialisation : 50% des vignes sont en AOC Languedoc et 50% en IGP Pays d’Oc. Depuis 2018 avec l’arrivée de son frère : 20 ha sont valorisés en cave coopérative (Cave coopérative Cellier du val des pins à Montaud) et 5 ha sont vinifiés en cave particulière au domaine de Favas.
  • Label : Agriculture Biologique (début de conversion en 2018, certification en 2020).
  • Engagement de Samuel :
    • Vice président de la Confédération Européenne des Vignerons Indépendants.
    • Membre du conseil d’administration de la cave coopérative Cellier du val des pins à Montaud.
    • Membre des fermes pilotes du réseau Dephy.

Historique

  • Samuel et son frère représentent la 22ème génération de la famille à travailler au domaine. Historiquement le domaine était en polyculture élevage ovin viande et c'est en 1914 qu'il est passé en 100% viticulture.
  • 2015 : Arrêt de l'usage d'herbicides chimiques et début du travail du sol. La même année un berger s’est installé à côté du domaine, et ils ont commencé à faire pâturer les 600 brebis dans les vignes en période hivernale. La pression est modérée car les brebis sont réparties sur plusieurs îlots de 4-5 ha pendant 48h. Les brebis reviennent au bout de 12 mois (contre 9 mois préconisés en agriculture régénérative). Les effets observés sont : une diversité des plantes x5 et une nette amélioration de la structure du sol.
  • 2017 : Intégration du réseau Dephy sur la thématique maîtrise de l’enherbement et réduction des phytos.
  • 2018 : Début de la conversion à l’AB.
  • 2020 : Certification à l'AB.
  • 2023 : Arrivée des 4 cochons Kune kune début juin.

Gestion de l'enherbement

L’enherbement est naturel et maîtrisé par le pâturage, le passage de l'intercep, le broyage, et le travail du sol. Annuellement ils laissent 7 à 9 mois un enherbement sur l'inter-rang ce qui représente un couvert important. Le rang quant à lui est travaillé avec l'intercep.

Ils sèment sur une parcelle de 80 ares, un mélange de fétuque et de trèfle sur les rangs de passage. Cette année ils vont semer un peu plus pour nourrir les cochons. Cette année a été marquée par un démarrage de la sécheresse très précoce. Par anticipation, ils ont décidé de faire un passage de disque pour scarifier un peu le sol, mais sur les autres parcelles ils ont laissé l'herbe. Ça dépend des années. L’idée est d’avoir un couvert végétal le plus important possible, d’où le fait d'aller sur des techniques d’entretien de ces couverts en période végétative comme le pâturage par les cochons.

Motivation

Avoir une approche holistique sur le domaine. En agriculture régénérative, il faut qu’il y ait l'animal dans l’exploitation sur plusieurs cycles et des animaux de différentes tailles car ils ne se concentrent pas sur les mêmes horizons. Ce n'était pas possible d'accueillir des vaches au domaine, alors Samuel a cherché d’autres animaux. Sa voisine a récupéré des cochons Kune kune dans le cadre de sa ferme pédagogique, il a alors voulu tester avec eux, mais ces cochons étaient trop gras et "flemmards" et à l’époque il n’avait pas de remorque pour les déplacer. Donc ça ne s’est pas fait, mais il avait toujours gardé cette idée en tête, car cette race est considérée comme une race de pâturage.


Pour son contexte, Samuel recherchait une espèce : petite, herbivore, qui supporte la chaleur. Au début, il pensait aux canards, mais ce n’est pas une espèce de pâturage car ils sont trop opportunistes, et ils sont difficiles à cadrer et à parquer. Il a ensuite pensé aux brebis naines, mais ses vignes sont trop basses et les brebis auraient pu les abîmer, n'ayant pas envie de les rehausser (car ça revient à nourrir un tronc), l'idée des cochons prend de plus en plus de place dans sa tête.

Samuel écoute beaucoup de podcasts sur le sujet et dans le cadre de ses études aux Etats-Unis (2010), il a également visité des vignerons en Californie qui faisaient pâturer les cochons en plein champ, il avait alors déjà l'envie de tester cette pratique en viticulture. Comme races de cochons bien adaptées au pâturage, il y a le cochon d'Idaho et le Kune kune. C'est en janvier de cette année (2023) qu'il a vu un reportage d’Olivier Zebic sur le pâturage des Kune kune dans les vignes Champenoises. Il s’est alors lancé rapidement. La différence avec la Champagne, c’est que là-bas les vignes sont très basses, là au domaine, la végétation est à 50cm du porteur, donc il pense pouvoir laisser les cochons même en période végétative.

Samuel a alors pris 4 femelles pour réaliser son expérimentation. Il en a pris 4 car avec moins, leur effet sur les îlots n’aurait pas été visible. C’est une race qui est très vite fertile, donc il n’a pas pris de mâle car il aurait fallu le séparer des femelles ou le faire castrer mais ça n’aurait eu aucun intérêt de prendre un mâle. Peut-être qu’à terme, pour avoir une activité annexe, il fera se reproduire les femelles pour avoir d’autres cochons, pas pour la viande mais pour développer la pratique. Ils sont déjà en train de sélectionner les femelles qui ont le profil le plus adéquat pour le pâturage des vignes.

Le cochon Kune kune

Avantages

  • Il a un groin court qui retourne peu la terre.
  • Il a un "cou faible", c'est-à dire qui ne lui permet pas de lever trop la tête (pas plus de 5cm), de fait, il ne se dresse pas sur ses pattes arrière.
  • C'est un animal très propre, ils font leur besoin au même endroit, sur une rangée où ils sont déjà passés, ce qui la fertilise sur toute sa longueur.
  • Leur développement est lent, ils mettent 12 à 18 mois à atteindre la taille adulte, ils prennent leur temps, comme la vigne.
  • C'est une race de pâturage qui s’autosuffit avec de l’herbe. Il faut quand même savoir complémenter leur alimentation au bon moment au niveau protéique. Ce sont des cochons opportunistes, c'est à dire qu'ils mangent de l'herbe, des escargots et tout ce qu’ils trouvent. Il est cependant fortement déconseillé de les nourrir avec de la viande.

Inconvénients

  • Éleveur c’est un métier, les animaux demandent du temps, de la présence, du suivi. L’idéal est d’être plusieurs pour s’en occuper et se répartir les tâches ou de faire appel à de la prestation de service.
  • Trouver le chargement optimum en fonction du temps que les propriétaires peuvent y consacrer et du travail que ça demande. C'est plus compliqué sur de grandes surfaces.
  • Trouver la bonne rotation : cadence et fréquence. Il y a beaucoup de facteurs à calibrer.
  • Obligation d’avoir un vétérinaire sanitaire qui vient faire les contrôles annuels sur : les vaccins, l’état général et le bon traitement des animaux.

Étapes de mise en place

Devenir détenteur d'animaux

1 mois avant d’être sûr d’avoir les cochons, il s’est rapproché du GDS (Groupement de Défense Sanitaire) de son département (l’Héraut) qui est rattaché au syndicat des éleveurs, pour être orienté puis enregistré au niveau de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) comme détenteur d’animaux.

Trouver les cochons

Samuel a trouvé un éleveur de Kune kune en Bourgogne via la page Facebook L’Association Française du Porc Kune - Kune. Il est allé les chercher lui même.

Arrivée des cochons : Juin 2023.

Organisation des îlots de pâturage

Les cochons dorment sur la parcelle sous un abri qui n’est pas fermé. En termes de prédation, Samuel ne s’inquiète pas trop des renards car ils ont assez à manger avec les bois autour des parcelles et aussi car les cochons vont vite grandir. Par contre, il y a un risque d’avoir des soucis avec les sangliers au niveau des chaleurs qui arriveront à l’âge de 5 mois.

Un filet à mouton de 80 cm de haut a quand même été mis en place autour des îlots et dans cette enceinte, il ont mis en plus un filet intermédiaire à lapin électrique de 65cm de haut pour parquer les cochons. Elles en ont vite fait l’apprentissage après avoir pris quelques châtaignes, donc elles le respectent, ce ne sont pas des animaux qui vont pousser et chercher à fuir. Elles aiment le contact humain et les caresses.

L’avantage de ce filet intermédiaire c’est qu’il passe sous les fils des rangées de vigne, donc la mise en place des îlots de pâturage est facile et Samuel peut facilement adapter les cloisonnements à ses besoins et c’est ce qu’il doit quantifier et qualifier pour les mois à venir, même si on va entrer dans la période de sécheresse où il y aura moins d’herbe.


Les cochons sont comme les chiens, ils ne suent pas. Il y a donc de l’eau à disposition en permanence pour qu’elles puissent se rafraîchir. Comme actuellement elles sont petites, Samuel leur a mis des gamates à béton pour se baigner, mais quand elles seront plus grandes il leur mettra des petites piscines. Ces animaux aiment l’ombre, il faut donc maintenir des zones ombragées les plus grandes possibles. Par exemple sur les rangées enherbées, Samuel va jouer sur l’écimage et va tester de garder des canopées plus grandes pour qu’elles aient de l’ombre.

Alimentation

Samuel complémente les cochons avec des céréales qu’une fois par jour, comme ça il les pousse à se nourrir elles-mêmes dans les vignes. Sinon elles seraient feignantes et attendraient que la gamelle se remplisse.

Avec la pluie qu’ils ont actuellement, il pense pouvoir garder un couvert végétal important jusqu’à mi-juillet. Il a anticipé les périodes de sécheresse, il mettra les cochons dans des parcs dans les bois et en bord de rivière qui restent enherbés toute l’année. Samuel n’envisageait pas d’avoir des animaux sans solution de repli. Dans d’autres régions, le problème de la disponibilité de l’herbe se situe plus en hiver quand la neige couvre les sols ou ne pousse pas, c’est quelque chose à anticiper.

Animaux et usage de fongicide

Le cuivre est connu pour être asphyxiant pour les moutons. Samuel fait donc attention pour ses cochons. Sur le domaine ils utilisent un pulvérisateur en face par face pour limiter les dérives et ils attendent 48h voir plus avant de réintégrer les cochons dans les parcelles. Ils vont faire un suivi vétérinaire avec analyses de sang pour voir s’il y a des risques pour les animaux.

Résultats

Les cochons sont présents depuis trop peu de temps pour avoir une idée définitive de leur efficacité. Pour l’instant, elles sont supposées être utiles pour manger les pampres, mais elles ne s’y sont pas encore mises, elles ne mangent même pas les feuilles des branches qui pendent car elles n’ont pas été encore relevées. Au contraire, elles s’abritent dessous pour l’ombre.

Voici quelques photos après 1 semaine de présence sur la parcelle :


Samuel fait également un suivi du sol et de la flore avant/pendant/après pour mesurer l'impact de leur passage. Les résultats seront partagés ultérieurement.

Focus sanitaire

Plusieurs maladies touchent les porcs et la réglementation en la matière est très stricte et doit être appliquée.

La Peste Porcine Africaine

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie animale due à un virus qui touche exclusivement les porcs domestiques et les sangliers. Présente dans certains pays d'Europe et notamment en Italie du Nord (Piémont, Ligurie, Latium) et en Allemagne, près de la frontière française, son introduction en France pourrait avoir des conséquences socio-économiques et sanitaires graves pour les filières professionnelles concernées.


Un plan d'action 2022 élaboré par la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL) et concerté avec l'ensemble des acteurs de la filière, présente les actions à mettre en œuvre par les différentes parties prenantes publiques et privées[1].

Retrouvez tous les éléments à connaître sur la PPA et les recommandations à respecter pour éviter une introduction et une propagation de la maladie sur notre territoire ICI.

Plan d'action contre la PPA.

La maladie d'Aujeszky

La maladie d’Aujeszky est une maladie virale (virus de la famille des Herpesviridae) hautement contagieuse qui touche les suidés domestiques et sauvages (porcs et sangliers), et de façon accidentelle les carnivores et les ruminants. Elle n’est pas transmissible à l’Homme.


Cette maladie se transmet principalement par voie directe lors de contacts rapprochés entre porcs ou sangliers infectés. La maladie peut aussi se transmettre par voie indirecte, entre élevages par aérosol, via du matériel contaminé, ou encore par ingestion d'aliments à base de viande de porcs infectés.


La France continentale et l'Ile de La Réunion sont reconnues indemnes de maladie d’Aujeszky en élevages porcins. Toutefois, la maladie circule chez les sangliers sauvages.


Pour éviter la contamination des élevages, il est nécessaire :

  • D’assurer la protection sanitaire des élevages, en particulier par la mise en œuvre de mesures de biosécurité strictes (se référer notamment aux préconisations du Guide de bonnes pratiques d’hygiène en élevage de porcs).
  • De protéger les élevages porcins plein air par des installations permettant d’éviter tout contact physique avec des sangliers (clôtures répondant aux caractéristiques définies par la circulaire DPEI/SDEPA/C2005-4073).
  • En cas d’échange ou d’importation de porcins ou de semence porcine, exiger la présence d’un certificat sanitaire attestant que l’élevage d’origine est indemne. Ce certificat doit être établi et visé par les services vétérinaires du pays d’origine.

Par ailleurs, l’alerte précoce en cas de suspicion clinique permet de limiter la diffusion du virus à d’autres élevages.

Pour en savoir plus sur cette maladie, nous vous invitons à consulter cet article : Questions - Réponses : tout savoir sur la maladie d'Aujeszky.

La grippe porcine

La grippe du porc est une maladie respiratoire virale fréquente dans les élevages de porcs français. Elle est généralement bénigne, mais peut être exacerbée ou se répéter au sein d’un élevage, ce qui entraîne des problèmes sanitaires et des pertes économiques importantes. Ces virus ont un potentiel zoonotique (ils peuvent se transmettre à l'Homme).

Bien qu’elle ait un impact économique et sanitaire important pour la filière porcine, et qu’elle puisse toucher l’Homme, la grippe porcine n’est pas une maladie réglementée et il existe peu de dispositifs de surveillance formalisés et pérennes[2]. Le guide des bonnes pratiques d'hygiène en élevage de porcs est bien sûr à respecter pour limiter sa propagation.

Investissements

  • Cochon : 150€ TTC pièce.
  • Filets à mouton : 80-100€ pour 50m.
  • Filet à lapin : 100-150€ pour 50m.
  • Abri : Il est fait maison avec des palettes. A terme ils vont aménager une remorque avec un plateau sur lequel ils installeront : une cuve à eau, une réserve à aliments, une armoire technique et une rampe pour qu’elles montent dans l’abri car ils ont peur du vol car elles sont quand même super mignonnes et font de bons animaux de compagnie.
  • Frais vétérinaires obligatoires 1 à 2 fois par an.

Aucune aide n'a été perçue car Samuel n’en a pas demandé. Pour prétendre à des aides à l’élevage, il faut un chargement minimum de 5 UGB et une femelle cochon n'en représente que 0,3 UGB[3], donc il faudrait 16 cochons pour pouvoir faire une demande d'aide. Il préfère commencer tranquillement et il verra plus tard.

Une approche holistique

En plus de l'arrêt de l'usage d'herbicide et le passage à l'AB, Samuel et son frère ont mis en place d'autres actions pour avoir une approche plus globale de l'agriculture régénérative dont :

  • La remise en état des murets pour favoriser la présence d'auxiliaires en leur proposant des lieux de nidification.
  • La plantation de haies et d’arbres, pour favoriser les chauves souris qui sont très efficaces dans la lutte contre le ver de la grappe.
  • La lutte contre la sécheresse : Murs pour retenir la terre, mise en place de fossés, irrigation.
  • Le pâturage des ovins dans les vignes et maintenant des cochons.
  • La libre circulation de la faune sauvage dans les vignes. Les parcelles ne sont clôturées qu’à la véraison (du 1er août jusqu'aux vendanges) pour protéger les vignes contre les sangliers. Avant ils utilisaient des fils électrifiés, cette année ils vont essayer les filets.
  • L'autonomie en intrants : A titre expérimental, ils sont rentrés dans un programme qui leur donne accès à du compost, ce qui leur permet de couvrir 3ha sur les 25ha, pour voir ce que ça apporte au sol au niveau de la structure. Le fumier du berger ne couvre que 30% des besoins, à terme l’objectif est de couvrir 100% des besoins en local. Les brebis servent à ça, elles tondent et fertilisent en même temps. Le piétinement avec une présence sur 48h n’est pas un problème, car après les vendanges les terres ne sont plus touchées, l’herbe est suffisamment structurée pour porter les brebis.


Le domaine étant situé dans un hameau, le milieu est assez protégé. Les parcelles sont entourées de bois donc il y a beaucoup de bénéfices sur la biodiversité. Cet équilibre, évite d'avoir à traiter contre la tordeuse de la grappe, c’est historique car même leurs grands-parents n’ont jamais eu à traiter contre la tordeuse alors que les autres viticulteurs de la commune, ne bénéficiant pas de cet équilibre, doivent traiter.

Conseils avant de se lancer

  • Etre sûr que le milieu soit adapté : Si les îlots sont répartis à droite à gauche, il faut s'assurer qu'ils soient homogènes. Si ça n'est pas le cas, il faut bien s’entendre avec ses voisins. Le cochon est bien adapté pour des petits îlots.
  • Etre au courant de la réglementation si on devient détenteur d’animaux. Les prestations en éco-pâturage, c’est le top, ça évite pas mal de contraintes administratives.

Les relations avec les viticulteurs, les riverains et les clients

Beaucoup de curiosité, pas mal de monde vient voir. Le travail fait est impressionnant. Les clients sont à fond. Au début où Samuel évoquait son projet d'avoir des cochons dans les vignes, il recevait pas mal de retours négatifs notamment de la famille vis à vis de l'odeur que dégagent les cochons, mais en fait comme ils sont très propres et qu'ils sont en extérieur dans les vignes, ils ne dégagent pas de mauvaises odeurs. A voir cet été, mais ils ne les mettront pas à proximité des habitations pour éviter les potentielles mouches et odeurs de fumiers. Ils ont la chance d’avoir des parcelles éloignées des habitations.

Perspectives

  • Chaque année, Samuel et son frère testent de nouvelles choses, ils se remettent tout le temps en question. L'année prochaine, leur voisin berger va cesser son activité, Samuel et son frère ont donc en projet de construire une bergerie et d’acheter un troupeau de 50 brebis. Ils sont déjà en discussion avec un éleveur de chèvres lait qui devrait venir s’installer en gestion commune sur le domaine. Mais ils ne mettraient pas les chèvres dans les vignes, uniquement les brebis. Ils vont quand même être limités en apport de fumiers car le troupeau de brebis sera plus petit et majoritairement en plein air. Ils devront alors trouver d’autres sources en local.
  • Ils ne s'excluent pas à terme, de diminuer leurs surfaces en vigne car le marché du vin est très tendu et que le prix du bio est catastrophique. Leur avenir ira peut-être vers une diversification, en convertissant des parcelles en prairie ou en culture fourragère pour de la fauche, ou en cultures céréalières de panification et/ou créer un atelier de pâtes. Du coup ils pourraient accueillir d’autres animaux, comme les vaches, pour être plus autonomes en fumier et avoir une activité différente.
  • Objectif 10 cochons l’an prochain.
  • Ils veulent rajouter les volailles en plus des cochons, via un système de poulaillers mobiles mais il y a un souci avec la grippe aviaire qui oblige à parquer les volailles plusieurs mois de l’année. Le GDS l’a refroidi pour le moment. Mais l’objectif serait de les mettre avec les cochons pour éliminer les vers et tout risque pathogène lié à la présence des cochons.

Conclusion

C'est une belle expérience, mais dur à dire pour le moment si cette technique est durable dans le temps car ça ne fait qu’1 semaine que les cochons sont arrivés. Tout seul, je ne l'aurais pas fait car ce n'est pas possible de gérer correctement les animaux quand on part, il faut quelqu’un pour s'occuper d'eux tous les jours, ou alors il faut peu d’hectares.

Il n'y a pas de contre indication pour se lancer, mais il faut être motivé à fond car c’est une autre responsabilité que de s'occuper du végétal.

Pour aller plus loin

Les cochons des vignes

Sources

Interview de Samuel Masse réalisée le 09/06/2023.


Leviers évoqués dans ce système

Matériels évoqués dans ce retour d'expérience

Cultures évoquées

Bio-agresseurs évoqués


  1. [https://agriculture.gouv.fr/peste-porcine-africaine-ppa-agir-pour-prevenir Peste porcine africaine (PPA) : agir pour prévenir - Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.]
  2. [https://www.anses.fr/fr/content/la-grippe-du-porc-une-probl%C3%A9matique-pour-les-%C3%A9levages-et-la-sant%C3%A9-humaine#:~:text=Bien%20qu'elle%20ait%20un,de%20surveillance%20formalis%C3%A9s%20et%20p%C3%A9rennes. La grippe du porc, une problématique pour les élevages et la santé humaine - Anses.]
  3. https://agridurable.top/coefficient-ugb/ Coefficient UGB - Agridurable.top
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