Mise en place de prairies permanentes et temporaires, de cultures à BNI et réduction des herbicides facilitées par le PSE

De Triple Performance
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Ce retour d'expérience présente l'exploitation de Denis Raux et son engagement dans un programme de PSE (Paiements pour Services Environnementaux) du bassin versant du Rupt-de-Mad, mettant en avant les pratiques agroécologiques adoptées, les bénéfices obtenus, ainsi que les défis rencontrés et les solutions envisagées pour améliorer la durabilité et la performance environnementale de son exploitation.

Présentation

Contexte

  • Nom : Denis Raux.
  • Localisation : Essey-et-Maizerais, Meurthe-et-Moselle (54).
  • Statut : Agriculteur.
  • Exploitation : GAEC du Grand Sard.
  • SAU : 280 ha dont 105 ha de prairies permanentes.
  • UTH : 2 associés, 2 salariés à temps partiel et 1 apprenti.
  • Cahier des charges : Valeurs Parc. Ils ne sont pas partis en Agriculture Biologique car ça impliquait d’acheter de la technologie pour le désherbage mécanique qui coûte très cher. Ils ont trop de céréales pour se permettre ce type d’investissement.
  • Production : Colza (40 ha), blé (50 ha), orge d’hiver (OH) (40 ha) , orge de printemps (OP) (10 ha), tournesol (20 ha), triticale (5 ha) prairies temporaires (10 ha) et prairies permanentes (105 ha, grosse base de légumineuses + ray-grass. Au niveau des légumineuses, ils ont commencé avec du trèfle violet, et cette année ils ont mis du trèfle d’Alexandrie, et de Micheli. L’année prochaine ils essaieront la féverole).
  • Cheptel : 70 vaches allaitantes Charolaises.
  • Importance de chaque atelier : 50 % céréales / 50 % bovins.
  • Contexte (géographique, pédoclimatique, social…) : L’exploitation est située entre le plateau de Haye et le bassin de la Woëvre. D'un côté, on est sur des terres argilo-calcaires très superficielles, donc des terres plutôt séchantes en condition de sécheresse. Et de l'autre côté, on est sur des argiles bleues très imperméables, qui sont un peu problématiques cette année (2024) avec les excès d'eau. On est sur un territoire très hétérogène et sur une partie de l'exploitation, il faut essayer de gérer le manque d'eau et sur l'autre, les excès d'eau. Sur les 280 ha que compte la ferme, 250 ha sont situés sur le bassin versant du Rupt-de-Mad, qui alimente la ville de Metz en eau potable. L'ensemble de la SAU est incluse dans le Parc naturel régional de Lorraine.
  • Climat : Continental. Mais ils ont vécu 2 années de sécheresse (2019-2020) et 2 années très pluvieuses (2021-2024), il va falloir s'adapter à ces changements brutaux.


Commercialisation

  • Pour la viande : Les mâles sont vendus à l'âge de 6-8 mois pour partir en atelier d'engraissement. Les femelles sont quasiment toutes gardées pour les engraisser sur place. Elles sont ensuite vendues soit en direct à la ferme en caissettes, soit à des bouchers locaux entre Metz et Nancy et aussi aux boucheries de Leclerc. La viande est valorisée grâce au label Valeurs Parc, qui garantit des bêtes 100% élevées à l’herbe. Cette marque est promue par le Parc naturel régional de Lorraine.
  • Pour les céréales et cultures fourragères : Ils gardent 10 ha de prairie temporaire, 6 ha de triticale et 6 ha d'orge d'hiver pour nourrir leurs bêtes, le reste est vendu en coopératives.


Historique de l’exploitation

  • 1990 : Création du GAEC du Grand Sard, entre Jean-François Raux (le père de Denis) et Patrick Raux (son oncle).
  • 2019 : Installation de Denis sur sa ferme à 1 km de là, à Pannes. Jean-François va partir en retraite l’année prochaine, Denis a donc pour projet de reprendre la ferme familiale en s’associant avec l’associé actuel de son père (Marc) et de la regrouper avec sa propre ferme. Concrètement il gère déjà les 2 fermes comme si c’en était une seule.
  • Mai 2021 : Début du projet du PSE du bassin versant du Rupt-de-Mad. Ils ont été approchés par le Parc naturel régional de Lorraine et la Chambre d’Agriculture de Meurthe-et-Moselle alors qu’ils étaient prêts à s’engager dans une MAEC (Mesure Agro-Environnementale et Climatique) pour la remise en herbe du bassin versant du Rupt-de-Mad. C’est grâce au Parc naturel régional qu’ils sont partis dans le PSE, qui est beaucoup moins contraignant qu’une MAEC.
  • 2023 : Patrick fait valoir ses droits à la retraite et est remplacé par Marc Jacquemin.


Rotation

La rotation classique est :

Les autres cultures minoritaires (triticale, OP, PT) trouvent ponctuellement leur place dans la rotation dans les parcelles les plus sales en graminées. Quand Denis met en place une prairie temporaire, il la laisse pendant 2 ans. La 1ère année elle s’installe, la 2ème année, il y fait quelques coupes et la 3ème année il fait un blé dedans. Il doit adapter sa rotation en fonction du climat qui est un coup trop sec, un coup trop humide.


Motivations

L'élément déclencheur pour la mise en œuvre des pratiques a été quand le Parc naturel régional de Lorraine l’a approché. La ferme étant située sur le bassin d’alimentation en eau potable du SERM (Syndicat des Eaux de la Région Messine) dont la ville de Metz, avoir de bonnes pratiques est important pour garantir une bonne qualité de l’eau.

Denis a préféré le principe du PSE par rapport au MAEC, le premier étant basé sur le bon vouloir de l’agriculteur, il n’y a pas d’amende si les objectifs ne sont pas atteints. Agir sur des leviers qu'il a choisi et y aller crescendo, faire de la recherche grandeur nature en limitant les risques, c'est ce qui lui a plu dans le projet.


Le PSE du bassin versant du Rupt-de-Mad

  • Les domaines, indicateurs et seuils : Dans ce PSE, aucun indicateur n’a été retenu dans le domaine "Gestion des structures paysagères" compte tenu des projets déjà en place. Le PSE porte donc uniquement sur le domaine "Gestion des systèmes de production agricole" qui impactera des surfaces plus importantes et induira un changement de pratiques et surtout de cultures qui, liées à des filières, seront pérennisées.
Résumé du projet 2020 du PSE Rupt-de-Mad.


Gestion des couverts végétaux

Pourcentage de prairies permanentes sur la surface agricole utile

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Pour cet indicateur, 105 ha ont été maintenus en prairie permanente (PP). Pour les prochaines années du PSE, la surface en prairie permanente va rester la même.
  • Le PSE a permis à Denis de ne plus mettre d'engrais sur certaines parcelles au risque de ne plus avoir d'herbe et qu'il y ait un manque de stock d'herbe. Pour pallier ce risque, Denis a introduit des prairies temporaires dans son assolement, qui jouent également un rôle dans la gestion des problèmes d’adventices (voir plus loin). Avec les 2 dernières années de pluie, il s’est passé l'inverse de ce qu’il craignait, car ils ont eu énormément d’herbe et ont maintenant une année de stock d’avance.
  • Pour la partie labourable de ses parcelles, Denis met un point d'honneur à réussir l'installation des couverts végétaux. Il se dirige doucement vers le semis direct afin de régénérer les sols, tout du moins d'en prendre soin, et ça passe par une couverture maximale des sols. Cette année a été compliquée à cause des pluies, mais ils ont quand même de beaux couverts qui sont en train de pousser.
  • Toutes les parcelles qui vont partir en culture de printemps (tournesol, orge de printemps et féveroles) en 2025 auront déjà un couvert mis en place pour couvrir le sol, afin d’éviter le salissement et l'érosion des sols. Le couvert est composé de 80 kg/ha de féverole (semence de ferme), de 2 kg de trèfle incarnat et de 11,3 kg du mélange Crucitech de chez Cérience (0,6 kg de moutarde d'abyssinie, 1,2 kg de radis fourrager, 5 kg de vesce commune de printemps, 3,5 kg de vesce velue, 1 kg de phacélie). Il a été semé fin août (un peu tard) au semoir à dents Simtech en 6 m de large (acheté avec 3 exploitations en SNC (Société en Nom Collectif) : la sienne, celle de son père et d'un tiers. Ils ont un seul parc matériel pour les 3 exploitations.) Le couvert sera détruit par le gel cet hiver ou au rouleau.
Semoir à dents Simtech


Pourcentage de cultures à BNI présentes sur les terres labourables

Semis des cultures à BNI
  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • 26 % de cultures à BNI (Bas Niveau d'Impact ou d'Intrants) sur l’exploitation, soit 45 ha : Prairies temporaires (15 ha), tournesol (20 ha) et triticale (entre 5 et 7 ha, grand max 10 ha) car c’est compliqué à moissonner, il met juste ce qu’il faut pour nourrir ses bêtes. L’année prochaine il mettra aussi 5 ha de féverole en test.
  • En année 1, il y en avait moins13 ha de tournesol, 6 ha de triticale et 5 ha de prairies temporaires, ils augmentent les surfaces au fur et à mesure du PSE. Ils se questionnent sur l'arrêter de l’orge de printemps qui n’est pas à BNI selon le PSE, pour mettre du tournesol à la place. C’est le PSE qui enclenche ce changement. Mais le tournesol reste une culture à risque, on est plus sûr de réussir un rendement sur un blé d'hiver que sur un tournesol.
  • Ils vont essayer de rester autour des 26% de BNI pour le reste du PSE mais avec le futur retrait du Fosburi il va être compliqué de continuer à faire de l’orge d’hiver. Denis pense peut-être augmenter un peu les BNI, l’année prochaine ou la suivante, en testant l'introduction d'une jachère de trèfle violet en tête de rotation, qu'il broiera. Ça lui permettra de gérer l'enherbement. Entre le PSE et les primes légumineuses de la PAC, ça devrait compenser les pertes liées à l’arrêt de l’orge d'hiver.


Valorisation des ressources de l’agro-écosystème

Pourcentage de prairies permanentes gérées de façon extensive

De façon extensive signifie sans apport d'azote, si les prairies sont fauchées, la fauche ne se fait pas avant le 15 juin, et si les prairies sont pâturées le chargement moyen annuel ne dépasse pas 1,2 UGB/ha.

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution des surfaces :
    • En 2021 : 0 ha.
    • En 2022 et 2023 : 10 ha.
    • En 2024 : 52 ha.


Arrêt de la fertilisation azotée et impact sur les adventices

La fertilisation azotée a été stoppée sur 2 parcelles, une chez Denis et une sur l’exploitation familiale. Les parcelles concernées n’ont pas vu d'azote, ni de nitrate depuis 2021. Ces champs, qui étaient couverts de vulpin des champs, sont désormais couverts de trèfle et de lotier spontanés. Comme les graminées ne sont plus nourries avec l’azote, elles ont laissé la place aux légumineuses. Ces légumineuses sont une source d’azote pour les animaux, qui grandissent mieux en période de pâturage. Les fourrages récoltés sur ces parcelles, qui sont plus riches en azote, permettent d’équilibrer la ration et de moins complémenter en hiver.

Par contre toutes les parcelles ne sont pas à conduire comme ça, c’est réservé aux parcelles qui ont le potentiel à s'auto-gérer en pâture et qui ont du fond (phosphore et potasse) et de la réserve hydrique.


Sans le PSE, Denis n’aurait jamais tenté l’arrêt des apports d’azote. Au final cet indicateur est le meilleur exemple de réussite au niveau de l'exploitation car ça lui coûte moins cher, lui rapporte de l’argent et la viande est de meilleure qualité.


Raux Fauche.jpg
Au niveau des prairies de fauche

Les prairies sont fauchées tardivement, à partir du 16 juin afin de préserver la biodiversité au maximum.


Au niveau des prairies de pâture

Le parcellaire est très morcelé, il n’est pas possible de mettre en place du pâturage tournant. Mais avec l’aide du réseau Patur’Ajuste, dont le diagnostic a été financé par le département de la Meuse, ils ont pu augmenter la production des prairies permanentes, et sont désormais plus rentables même sans utiliser de machines, de fioul ou de graines. Cette optimisation a été mise en place après le début du PSE.

Le chargement moyen annuel à ne pas dépasser dans le cadre du PSE est de 1,2 UGB/ha. Les vaches de Denis étant en pâture 6 mois de l’année (fin mars / mi-octobre), le chargement maximum autorisé est de 2,4 UGB/ha pour les 6 mois de pâture. Le reste de l’année, elles sont en bâtiment et nourries avec les coupes d’enrubanné (mi-mai) et du foin (après le 15 juin). Ils ont proscrit tous les ensilages de maïs et autres depuis qu’ils sont en vaches allaitantes. La qualité de la viande nourrie à l’herbe est bien meilleure. C’est également un élément du cahier des charges de la marque Valeurs Parc.


Sur les prairies qui sont exclusivement fauchées, Denis va continuer d'apporter du phosphore et de la potasse, et sur les prairies qui sont exclusivement pâturées, il va tester sur de longues durées le fait de les laisser tourner sur elle même : les vaches vont recycler la prairie, et ça va s’auto fertiliser.


Pourcentage de surfaces agricoles utiles non traitées aux herbicides

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • 7% de la SAU non traitée aux herbicides. En 2021, Denis a commencé avec 2 petites parcelles de prairies temporaires pour tester. Comme ça s’est avéré être un levier efficace contre les problématiques d’adventices, et malgré la grande quantité d’herbe qu’ils ont avec les 105 ha de prairie permanente, ils mettent en place des prairies temporaires qui restent en place 2 ans. Il se met quand même une limite max de 15 ha pour ne pas avoir trop de stock d’herbe, mais malgré tout cela, il est excédentaire en production.
  • Le 0 herbicide sur les cultures en terres labourables, lui paraît compliqué car même en semis direct, où il y a des cultures que l'on peut imaginer ne pas désherber, il y a quand même un passage de glyphosate à faire avant ou après le semis pour tuer soit le restant de couvert, soit les vulpins qui ont poussé pendant l'hiver.


Denis ne pense pas faire évoluer ces surfaces, sauf s’il sème effectivement les jachères de trèfle violet, évoquées plus haut.


Autres pratiques mises en place

Pendant les 2 années de sécheresse de 2019 et 2020, Denis a vu que les animaux avaient besoin d’abris contre la chaleur, mais à cause de l’historique des remembrements où il fallait déboiser, il n’y a plus d’arbres dans les prairies. Denis a alors décidé que remettre de l'ombrage dans les prairies permanentes était un point important, il s’est alors rapproché du Parc naturel régional de Lorraine qui mettait en place un programme de reboisement. Une belle collaboration est alors née entre eux, pour favoriser l’accueil de la biodiversité avec la plantation d’arbres et la réhabilitation de plusieurs mares.


Avec l’appui du Parc, les exploitants ont ainsi planté 930 m de haies, soit 150 arbres sur 2 ans, espacés de 8 mètres pour faire 4 linéaires d’ombrage dans de grandes prairies de plus de 10 ha, des arbres et des bosquets pour apporter de l’ombre et une protection contre le vent aux animaux en pâture. Dans les haies, ce sont des arbres de haut jet : tilleuls, poiriers sauvages, alisiers torminal, des chênes champêtres,... Certaines essences ont été choisies pour servir de fourrage aux animaux de la ferme.

Ce programme a permis à Denis de se faire connaître du Parc naturel régional de Lorraine, qui a ensuite pensé à lui pour le Label Valeurs Parc et pour le PSE. Tout ça ne tient à rien, c'est une histoire de relation humaine.


Bilan

Résultats observés/mesurés

  • Les réductions de la fertilisation et des d’herbicides ont permis à Denis de réaliser des économies.
  • La viande est de meilleure qualité grâce à une alimentation 100% à l’herbe pendant 3 ans, elle est également mieux valorisée grâce au label Valeurs Parc.
  • Le fourrage est de meilleure qualité car il y a plus de légumineuses dedans.
  • Le PSE est un parachute économique qui permet aux agriculteurs de faire des essais.
  • Les difficultés rencontrées ne sont pas d’ordre agronomique, c’est plus le prix des céréales, des engrais et le climat.


Rémunération

Les 4 indicateurs sont calculés chaque année du contrat pour la création de surfaces et pour le maintien de surfaces respectant ces critères. Chaque indicateur correspond à une note sur 10.

La moyenne des notes de création est appliquée au montant fixé de 260 €/ha de surface agricole utile pour de la création. De même, la moyenne des notes de maintien est appliquée au montant fixé de 146 €/ha pour le maintien.

Le montant du paiement final correspond à la somme des 2 montants (création et maintien) calculés chaque année en €/ha. Afin d’aider un plus grand nombre d’agriculteurs, des plafonds ont été instauré à 150 €/ha pour le total du PSE et 20 000 € par exploitant.

Le montant ainsi obtenu par ha est multiplié par la SAU totale de l’exploitation pour obtenir la rémunération potentielle de l’année.


Simulation de la rémunération de Denis :

Raux Remuneration Grand Sard.jpg


"L’argent perçu est vraiment une bouffée d'air parce que c'est de l'argent sur lequel on ne compte pas, on fait des efforts et ça vient nous aider."


Contrôles

Des membres du Syndicat des Eaux de la Région Messine viennent constater le 14 juin que les prairies de fauche ne sont pas fauchées. Ils en profitent pour faire le tour de l'assolement pour vérifier que les surfaces correspondent bien aux déclarations PAC.

Pour les parcelles sans herbicides, Denis leur envoie la fiche d'enregistrement phyto parcellaire. Pareil pour les parcelles sans apport d'azote.


Accompagnement

  • L’accompagnement administratif est fait par la Chambre d’Agriculture de la Meurthe-et-Moselle.
  • La partie comptabilisation des points est faite par la chambre. Elle utilise pour cela un tableur Excel qui compte automatiquement les points de chaque indicateur. Ce nombre de points est transmis à la Société Mosellane des Eaux qui demande à Denis de les justifier. Pour déposer tous les documents demandés, il utilise la plateforme : Démarches simplifiées. Ses codes de connexion correspondent au PSE bassin versant du Rupt-de-Mad. C'est très simple à faire.
  • La partie administrative est donc partagée entre Denis et la Chambre. Ça demande 2h/an à Denis.


Si c’était à refaire ?

Avec le recul Denis ne changerait rien, à part peut-être d’aller plus vite dans les prairies. Mais c’est bien d’y aller petit à petit et de voir ce qui marche. Il n’y a pas grand-chose qui n’a pas fonctionné dans ce qui a été mis en place.

Peut-être qu’il ne mettra plus de triticale car selon lui, ce n’est pas une vraie culture à BNI. Une triticale menée jusqu’au grain a besoin de protection phytosanitaire. En comparaison, une orge de printemps a moins d’interventions en désherbage. De plus, le triticale est compliqué à récolter, car sujet à la verse de par sa grande taille.


Avantages et limites du PSE

Avantages

  • Certaines pratiques vont rentrer dans plusieurs critères, par exemple la mise en place de prairies temporaires va compter pour le % de cultures à BNI présentes sur les terres labourables, le % de couverture des sols et le % de SAU non traitée aux herbicides.
  • C'est un dispositif souple, basé sur le volontariat, ça permet d'aller plus loin comparé aux MAEC qui contraignent les agriculteurs à mettre 50% de phytos de moins par exemple. Denis a des connaissances en MAEC qui, certaines années, auraient dû désherber mais n’ont pas pu parce qu'ils étaient au maximum des IFT (Indice de Fréquence de Traitement), ils ont alors laissé leurs parcelles se salir et maintenant ils mettent 5-6 ans pour les rattraper. On doit inciter les agriculteurs à mettre moins de phytos différemment qu'en les contraignant avec des barèmes, des IFT et autres. Avec le PSE, il n'y a pas de bêtise de faite, il y a beaucoup de bon sens. Quand on voit que c'est en train de partir dans la mauvaise direction, on réadapte et personne ne peut nous taper sur les doigts parce qu'on n'a pas respecté ce qui était prévu. La souplesse et le bon sens du dispositif sont très appréciables. Ce n'est pas de l'écologie au détriment de l’agronomie.
  • L’agriculteur peut choisir le nombre d’indicateurs sur lequel il s’engage. Il n’y a pas d’obligation de prendre les 4.


Limites

Ce n’est pas le cas pour Denis, mais lors des réunions PSE, il a pu entendre de la part d’éleveurs laitiers que la date du 16 juin est contraignante car à cette date, les fourrages sont fibreux et ça se ressent sur la production du lait.


Investissements

  • Financiers (semence, machine, matériel,...) : Aucun investissement spécifique n'a été nécessaire pour la mise en place des pratiques liées à ces indicateurs.
  • Temps de travail : L’assolement étant plus complexe, le temps de travail augmente légèrement en raison du plus grand nombre de cultures. Cependant, la réduction des opérations comme l’épandage et le désherbage permet de gagner du temps. Ce temps est en partie réinvesti dans le suivi des parcelles, notamment pour évaluer si l’opération sera poursuivie l’année suivante et si les surfaces cultivées seront étendues. En fin de compte, la charge de travail globale diminue tout de même.


Conseils de Denis

Il ne faut pas avoir peur. Le PSE est un outil adapté aux agriculteurs qui ont envie de faire évoluer leurs pratiques. Ça permet de se lancer, d'aller au-delà de ses préjugés. C'est un dispositif qui est sans stress pour l'agriculteur. On est performant parce qu'il n'y a pas de contraintes. Le PSE lève les difficultés, il permet de tenter des choses sans trop de casse.


Perspectives

Le PSE du bassin versant du Rupt-de-Mad est reconduit jusqu'en 2028, Denis est donc prolongé automatiquement de 3 ans, alors il continue.


Sources


Annexes





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