Mise en place de haies, de bandes enherbées, de couverture efficace des sols et réduction des herbicides facilitées par le PSE
Jean-Louis Nogues, agriculteur et maire de sa commune, a adopté des pratiques agroécologiques dans le cadre d’un projet de Paiement pour Services Environnementaux (PSE). Parmi ces actions figurent la plantation de haies, la mise en place de bandes enherbées, la couverture efficace des sols et la réduction de l’usage des herbicides. L’objectif est de protéger l’aire de captage d’eau potable où se situe son exploitation, particulièrement sensible aux excès de nitrates et de phytosanitaires. Ces efforts sont essentiels pour améliorer la qualité de l’eau.
Présentation
Contexte
- Nom : Jean-Louis Nogues.
- Localisation : St André des eaux, Côtes-d'Armor (22).
- Statut : Agriculteur et maire de Saint-André-des-Eaux.
- Exploitation : EARL du Haut Monmusson.
- SAU : 160 ha.
- UTH : 2 :Jean-Louis + 1 salarié.
- Cahier des charges : Label Haie.
- Production : Maïs (50 ha), blé tendre et orge (60 ha), Colza (10 ha), prairies permanentes et temporaires (30 ha), sarrasin (10 ha) en conventionnel sans intrant. Essai cette année d'1 ha de silphie pour le fourrage, l'idée serait de faire trois à quatre coupes à l'année, de l'enrubanner et de la donner aux animaux.
- Cheptel : 70 vaches laitières, dont 52 Prim’Holstein, 2 Normandes et 16 croisées Prim’Holstein x Normandes.
- Contexte (géographique, pédoclimatique, social…) : Versant de la basse vallée de la Rance, à 12 km au sud de Dinan. Les sols sont argileux sur certaines parcelles et sablo-limoneux sur d'autres.
- Commercialisation : Le sarrasin est vendu en direct à l’épicerie du village et à une crêperie à Dinan (après avoir été moulu par un voisin). Le reste est vendu à la Coop Eureden. Le lait est vendu à la laiterie Laïta.
Historique de l’exploitation
- 1998 : Installation le 1er janvier (à la suite de son père) en GAEC avec son frère, ils avaient 100 ha et 400 000 litres de lait.
- 2007 : Michel, un voisin, rejoint le GAEC en s'associant à Jean-Louis et son frère et apporte 50 ha et 200 000 L de lait.
- 2016 : Départ en retraite de Michel.
- 2017 : Son frère quitte le GAEC, Jean-Louis passe en EARL en individuel, il a alors 160 ha et 700 000 L/an. Passage en robot de traite.
- 2021 : Début du PSE.
Rotation
Le colza ne revient pas avant 5 ans sur une même parcelle.
Motivations
Jean-Louis a été vice-président de Dinan Agglomération où il était en charge de l’environnement et de la GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations). Le périmètre de Dinan Agglomération couvre 2 aires de captages d’eau potable, où il y a une grosse problématique de nitrate et de phytos dans l’eau, il était donc important de faire des efforts pour améliorer la qualité de l’eau. Comme tout effort mérite d'être rémunéré, Jean-Louis a cherché un dispositif incitatif pour les agriculteurs qui étaient réticents à faire des efforts supplémentaires sur les zones de captages d’eau potable, comme faire des bandes enherbées sur les chevelus (fossés qui ne vont pas directement au cours d’eau) un peu plus importantes, plus larges, refaire du boisement,...
C’est donc grâce à cette "casquette" qu’il a entendu parler du PSE. Dinan Agglomération a ensuite monté un PSE et s’y est engagé en tant qu’agriculteur.
Le PSE Rance Fresnaye
- Les acteurs : Agence de l'Eau Loire Bretagne (AELB) + Dinan Agglomération + Région Bretagne + Eau du Bassin Rennais Collectivité + Plan de lutte contre les algues vertes + Lamballe terre & mer + Chambre d'Agriculture de Bretagne.
- Les domaines, indicateurs et seuils : Dans ce PSE, des indicateurs ont été retenus dans les deux domaines "Gestion des structures paysagères" et "Gestion des systèmes de production agricole". Les indicateurs possibles sont les suivants :
La gestion des structures paysagères
Gestion durable du bocage
- Date de mise en œuvre : 2021.
- Jean-Louis avait commencé à replanter des haies bocagères bien avant le PSE, avec le programme Breizh bocage, plus d’autres chênes plantés en bordure de Rance en dehors de ce programme. Aujourd’hui, il cumule 5 ha de haies bocagères. Il a mis des chênes de haut jet pour faire de l’ombrage sur les saules afin de limiter leur développement, car ils peuvent devenir très gros, se casser et détériorer la culée.
- Jean-Louis fait venir une entreprise pour l’entretien de ces arbres. Les copeaux de bois issus du broyage sont utilisés pour pailler les arbres nouvellement plantés ou sont vendus, ce qui permet de couvrir les frais de taille.
- Dans le cadre du PSE, 114 mètres linéaires/ha de haies sont concernés. Ces haies ne comptent pas en création mais c’est la gestion des arbres qui ont moins de 10 ans qui est prise en compte. Les techniciens de Dinan Agglomération le conseillent sur le façonnage et l’entretien des arbres. Il peut tailler au max 1/3 du boisement des arbres.
- Les arbres ont été plantés il y a 10-12 ans avec 5 m de distance entre eux. Ce sont des chênes, noisetiers, châtaigniers, sureaux, prunelliers. Ça permet de recréer des corridors écologiques le long des parcelles, des fossés et de la Rance. Il faut faire attention à leur environnement : fil téléphonique, bordure de route,... et anticiper qu’ils vont prendre de l’ampleur. Ca leur est arrivé d’avoir à faire des coupes rases car ils n’avaient pas anticipé certains éléments. La gestion du bocage permet les recépages pour redynamiser la plante.
- Pour entretenir ses haies, pour des raisons de coûts, il fait d'abord un passage de lamier, puis il passe avec son salarié avec la tronçonneuse, ce qui lui permet de faire une coupe propre en coupant les branches à ras du tronc. C’est plus rapide et plus économique que de faire de l’émondage car il faut faire appel à une nacelle (coût du lamier : 90€/h, coût de la nacelle pour l'émondage : 80€/h, sachant qu'en 1 h de lamier fait environ 500 ml de haie). Jean-Louis aime à dire "Les arbres c’est comme les gamins, si dans les 15 premières années on ne les forme pas comme il faut, on n'en tire rien de bon !".
- Sans compter le linéaire existant, au total Jean-Louis a replanté 7 km de haies bocagères. Il va en replanter d’autres via le programme RECONNECT porté par le Parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Emeraude .
- Il est rentré dans le Label Haie en même temps que le PSE. Pour le moment il ne lui permet pas de valoriser quoi que ce soit, mais dans les prochaines années ce label permettra que le bois et ses copeaux soient mieux valorisés. Actuellement il vend les copeaux 20€/m3, demain avec le label il les vendra 25€/m3.
Protection des chemins secondaires de l’eau
- Date de mise en œuvre : 2021.
- Les chemins secondaires sont les fossés, les chevelus qui récupèrent l’eau. Pour protéger les fossés sur le périmètre de captage d’eau potable et en bordure des routes, Jean-Louis a mis en place des bandes enherbées de 10 m de large. Il en a également mis autour des parcelles de silphie pour pouvoir en faire le tour sans être gêné par la hauteur de la biomasse et pour des raisons pédagogiques, pour permettre l’accès aux écoles qui viennent visiter les cultures.
- Elles ont été semées au fur et à mesure. En année 1 : 1121 mètres linéaires, en année 2 et 3 : maintien, en année 4 : il veut en mettre plus, mais la sélection des fossés doit être validée par Dinan Agglomération car ils ne sont pas tous éligibles dans le PSE. Actuellement, il cumule 3 km de bandes enherbées ce qui est au-delà du plafond fixé à Jean-Louis (1120 m linéaires) dans le cadre du PSE, mais Jean-Louis continue car il trouve la pratique intéressante. Cette surface n’est pas perdue car il fait une coupe de foin dessus pour donner à ses bêtes.
- Composition des bandes enherbées : Ray-grass d’Italie, trèfle incarnat. Il les ressème tous les 3-4 ans.
- Semis : Il fait d’abord un travail du sol superficiel au canadien (vibroculteur) et derrière une herse rotative en combiné au semoir.
- Avantages :
- Un apiculteur vient mettre ses ruches sur ses bandes enherbées.
- Les bandes enherbées permettent de laisser les arbres et d’avoir une gestion des chênes qui est plus respectueuse, sans coupe rase.
La gestion des systèmes de production
Couverture efficace des sols
- Date de mise en œuvre : 2021.
- Les couverts végétaux en dérobée :
- L’idée est de faire les couverts végétaux très tôt, dès que les bottes de paille sont enlevées des champs. Au 22 août ils doivent être semés (cette date peut bouger de 2 à 5 jours par arrêté préfectoral notamment pour cause de sécheresse ou d'excès de pluie). C'est intéressant afin d’éviter le lessivage de l'azote, qui est capté par le couvert, et qui sera restitué à la culture suivante. Les couverts sont semés en semis direct avec un outil à disques Pöttinger de 4 m de large (acheté en CUMA).
- 18 ha sont ainsi semés avec un mélange de : trèfle incarnat et ray-grass d’Italie ou un mélange de moutarde, phacélie, vesce, navette.
- L’avantage cette année d’avoir fait ses couverts tôt est, qu’avec les pluies qu’il y a eu en septembre, les couverts étaient suffisamment développés pour protéger le sol du lessivage. L’inconvénient c’est que le ray-grass au mois d’octobre est très fort, il prend le dessus sur le reste du couvert. Jean-Louis envisage de le broyer avant l’hiver ou de les faire pâturer par le bétail si le sol est suffisamment ressuyé.
- Le colza : Le colza rentre dans le cadre de cet indicateur. Jean-Louis en a semé 11 ha avant le 31 août (date butoir par rapport au PSE), mais le début du mois de septembre de cette année a été froid et pluvieux, ce qui a fait que son colza a végété. En comparaison, ses voisins qui ont fait leurs semis entre mi et fin septembre ont un plus beau colza aujourd’hui car il a poussé tout de suite, mais il ne peuvent pas les rentrer dans le PSE car il a été semé trop tardivement.
- Les prairies : Les prairies doivent être semées avant le 15 octobre. Jean-Louis en a mis en place 50 ha. Elles sont composées de : ray-grass Anglais, diploïde et tétraploïde, trèfle blanc. C’est un mélange acheté tout fait. Dans ces 50 ha, 20 ha sont en prairies permanentes car situées dans la zone humide, elles ne sont donc jamais retournées ni fertilisées.
- En année 1, il avait 99,8 ha concernés par cet indicateur, en année 2 : 97,9 ha et en année 3 : 112,3 ha.
Types de couvertures végétales efficaces selon les successions culturales.
Culture année n | Culture année n+1 | Gestion de l'interculture | Remarque |
---|---|---|---|
Maïs grain | Maïs grain | Semis après récolte (max 7 j après et avant le 30/10) | Couverture végétale efficace |
Semis sous couvert | Couverture végétale efficace | ||
Sol nu entre 2 maïs | |||
Maïs ensilage
(ou culture printemps) |
Maïs ensilage
(ou culture printemps) |
Semis après récolte (max 7 j après et avant le 30/10) | Couverture végétale efficace |
Semis sous couvert | Couverture végétale efficace | ||
Sol nu entre 2 cultures de printemps | |||
Céréale | Maïs | CIPAN précoce après récolte et au
plus tard le 22/08 ou CIPAN semé sous couvert de céréale avant récolte |
Couverture végétale efficace |
CIPAN semé +15 j après récolte
ou après le 22/08 |
|||
Céréale d'hiver ou
mélange céréalier |
Céréale d'hiver | CIPAN précoce après récolte et CIPAN
semé sous couvert (méteil ensilé début juin, maïs ensuite ensilé en octobre puis de nouveau un méteil semé juste après l'ensilage) |
Couverture végétale efficace |
Pas d’interculture | |||
Céréale d'hiver ou
mélange céréalier |
Céréale de printemps | CIPAN précoce après récolte et au plus
tard le 22/08 ou CIPAN semé sous couvert de céréale avant récolte |
Couverture végétale efficace |
CIPAN semé +15 j après récolte ou
après le 22/08 |
|||
Colza | Céréale d'hiver | Repousses colza maintenues > 1 mois | Couverture végétale efficace |
Pas de repousses ou détruites < 1mois | |||
Céréale | Colza | Semis colza avant fin août | Couverture végétale efficace |
Semis colza après fin août | |||
Maïs | Prairie | Prairie semée sous couvert de maïs
ou semée à l'automne avant le 15 octobre |
|
Prairie semée après le 15 octobre | Couverture végétale efficace | ||
Prairie (ou autre code
PAC dans le tableau « cultures pérennes ») |
Maïs | Destruction mécanique à privilégier | |
Prairie | Céréale d'hiver | ||
Céréale | Prairie (ou autre code PAC
dans le tableau « cultures pérennes ») |
Prairie semée sous couvert de céréales
ou semée l'automne avant le 15 octobre |
|
Couvert ou dérobée précoce après récolte et au
plus tard le 22/08 et CIPAN semé sous couvert |
Couverture végétale efficace | ||
Couvert ou dérobée semé(e) +15 j après
récolte ou après le 22/08 |
|||
Céréale | Protéagineux d'hiver | Pas d’interculture | |
CIPAN précoce après récolte et CIPAN semé
sous couvert |
Couverture végétale efficace | ||
Céréale | Protéagineux de printemps | CIPAN précoce après récolte et au plus tard le 22/08 et CIPAN semé sous couvert | Couverture végétale efficace |
CIPAN semé + 15 j après récolte | |||
Protéagineux | Maïs | CIPAN précoce après récolte | Couverture végétale efficace |
Pas d’interculture | |||
Couverts pérennes
(code PAC dans le tableau « cultures pérennes ») |
Couverts pérennes (code PAC
dans le tableau « cultures pérennes ») (dont luzerne) |
Couverture végétale efficace | |
Légumes | Céréales | CIPAN précoce après récolte | |
Pas d’interculture | |||
Maïs | Protéagineux | Implanté max 7 j après l'ensilage |
Réduction herbicides
Date de mise en œuvre : 2021.
- Pour réduire la quantité d'herbicides utilisés, Jean-Louis a choisi le désherbage mécanique. Il possède une herse étrille qu’il utilise pour désherber le blé, mais c’était un peu trop compliqué cette année avec le temps qu’il a fait. Sur les 130 ha de cultures qui peuvent être désherbées, 30 ha de maïs sont désherbés mécaniquement en binage (travail réalisé par une ETA). Un rattrapage est fait systématiquement.
- En année 1, il y avait 32,8 ha en réduction phyto, en année 2 : 23,2 ha. Or, quand il y a diminution des surfaces, la rémunération est moindre. Jean-Louis en a fait l’expérience à ses dépends. En année 3 il est donc repassé à 43,4 ha. Depuis il essaie de maintenir entre 20 et 30 ha de SAU en désherbage mécanique.
- Jean-Louis est également maire de sa commune et son temps doit se partager entre ses différentes activités, c’est pourquoi il ne fait pas lui-même les travaux de binage, il fait appel à une entreprise extérieure qui lui fait aussi les traitements des cultures. La prestation de traitement herbicide est de ~24€/ha + le prix du produit (qui est conséquent), d’où l’intérêt de diminuer les passages de phytos. La prestation pour le binage est de 42€/ha.
Bilan
Résultats observés/mesurés
- Réduction des intrants surtout en phytos.
- Mettre des couverts végétaux très tôt permet d’absorber les reliquats d’azote.
- Le PSE est gratifiant, car les efforts faits par les agriculteurs sont récompensés.
- Depuis 10-12 ans que ses arbres sont en place, Jean-Louis voit plus de moineaux, de mésanges, de rouges-gorges. Il a également plus d’ombre pour ses animaux en période de forte chaleur, leur bien-être en est amélioré.
Rémunération
- Jean-Louis peut prétendre à une enveloppe maximale de 60 000 € sur les 5 ans car il est en EARL, cette enveloppe ne peut pas être dépassée (car provisionnée avec l’Agence de l’Eau). Chaque année il est payé au réel par rapport à ce qui a été créé, maintenu.
Résultats actions PSE / Année bilan | Année 1 | Année 2 | Année 3 |
---|---|---|---|
2021/2022 | 2022/2023 | 2023/2024 | |
Bandes enherbées aux abords des chemins de l'eau secondaires (fossés non règlementaires) en linéaire | 1121 mètres | 1121 mètres | 1121 mètres |
Gestion durable du bocage via le label
haie (en densité bocagère à l'exploitation) |
114 ml/ha | 114 ml/ha | 114 ml/ha |
Couverture efficace des sols (ha couverts
efficacement entre les cultures) |
99,8 ha | 97,9 ha | 112,3 ha |
Réduction d'herbicides (via
Désherb méca ou cultu. 0 herbi) en ha |
32,8 ha | 23,2 ha | 43,4 ha |
Somme perçue / an | 22 507,00 € | 6 221,00 € | 22 908,00 € |
- La caractéristique du PSE c’est qu’il paie au maintien d’une pratique année après année. Si la baisse est faible, elle est contrebalancée par les autres indicateurs sur le paiement final. Mais si la baisse est importante, le paiement est fortement réduit. Dans ce PSE, ils appliquent l’effet cliquet (on ne peut pas faire moins bien que l’année d’avant, il faut maintenir ou faire mieux) car il aide à motiver à faire autant voire mieux. MAIS si ce sont les conditions météos qui ont empêché l’agriculteur de faire au moins du maintien, sinon de la création (ex : les pluies qui empêchent de rentrer dans les parcelles), l’indicateur peut être neutralisé.
- La rémunération perçue permet à Jean-Louis de payer ses prestations de binage (42 €/ha), ce qui minimise les dépenses au final. Elles lui ont aussi permis d’acheter le sécateur électrique pour la taille des haies (600 €).
Contrôles
Il y a un audit annuel fait par l’animatrice du PSE et un audit externe pour lequel seul l'indicateur haie est contrôlé, le choix des l'agriculteurs (5-6 sur les 30 membres du groupe) audités se fait par tirage au sort. L’année dernière Jean-Louis s’est fait contrôler sur la taille des haies et l’audit a été fait par des personnes du Label Haie (CERTIS) et de la SCIC Energies renouvelables Pays de Rance. Leur visite est utile car elle permet de rectifier les pratiques afin d’entretenir au mieux les haies. Suite à ce contrôle, Jean-Louis a obtenu le niveau 1 du Label Haie.
Jean-Louis prend des photos lorsqu'il sème ses couverts et quand il fait du désherbage mécanique pour avoir des justificatifs à présenter, il présente également les factures des prestations, les cahiers fertilisation et le registre phytosanitaire.
Accompagnement
- L’accompagnement technique est fait par la Chambre d’Agriculture, qui va récolter les pièces justificatives : factures, photos, cahier de fertilisation, registre phyto,... Elle fait aussi l’attestation d’engagement signée sur l’honneur avec les agriculteurs, qui mentionne ce qu'ils ont fait sur chaque parcelle.
- L'accompagnement administratif est fait par l'animatrice du PSE Camille Noël (de Dinan Agglomération), qui vérifie ensuite tout et remplit le dossier pour les agriculteurs sur la plateforme Démarches simplifiées et sur PSE Environnement, afin de leur éviter une charge administrative supplémentaire. Le dossier est ensuite instruit par Camille qui réalise les paiements.
Si c’était à refaire ?
Pour la couverture efficace des sols, Jean-Louis n'est pas sûr de ressemer le colza aussi tôt, car si les prochains mois de septembre sont aussi froids et humides que cette année, ce n'est pas terrible pour la culture qui végète et prend du retard dans son développement. Par contre pour les couverts, les faire de bonne heure est une bonne chose, il continuera même après le PSE.
Avantages et limites du PSE
Avantages
- Le PSE permet de financer à minima les dépenses qu’il occasionne.
- C’est une reconnaissance pour les efforts faits car ils sont valorisés par une rémunération.
- Grâce au PSE il a eu accès à des conseils qui lui ont permis d’améliorer ses pratiques, notamment sur la taille de ses haies.
Limites
- On ne peut pas cumuler les aides dans le cadre d'un PSE.
- Il aimerait également étendre les bandes enherbées aux talus, mais ce n’est pas pris en compte par le PSE.
Investissements
Aucun investissement spécifique n'a été nécessaire pour la mise en place des pratiques liées à ces indicateurs, mis à part l'achat d'un sécateur électrique d'une valeur de 600 €.
Conseils de Jean-Louis
- Il ne faut pas hésiter à se lancer dans de nouvelles pratiques, car elles apportent du mieux.
- Dans le cadre d’un PSE, l’avantage est qu'on est clairement gagnant car il couvre les frais de mise en place des pratiques et au mieux il est rémunérateur. Il permet d’avoir accès à du conseil pertinent, c’est salvateur.
Perspectives
Jean-Louis va continuer à planter des haies via l'aide du Parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Emeraude et à semer des bandes enherbées.
Sources
- Interview de Jean-Louis Nogues réalisée le 24/10/2024.
- Interview de Camille Noël, Chargée de projet agri environnement et coordinatrice du PSE Rance Fresnaye, le 11/10/2024.
- PSE Rance Fresnaye.
Annexes