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Gestion de la flore en colza bio post couvert végétal - retour d'expérience (Jean-Jacques Garbay - Aglae)

De Triple Performance
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Champs de colza à Magny-les-Hameaux 02.jpg

Retour d’expérience d’agriculteur, qualifié par un groupe d’expert dans le cadre du projet Aglae porté par la Chambre d’Agriculture d’Occitanie.

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Retour d'expérience de Jean-Jacques Garbay, dans le cadre du projet Aglae. Il nous explique comment il réduit le développement des adventices estivales dans ses parcelles grâce à une couverture maximale des sols par les espèces et engrais verts les plus judicieux et un travail du sol superficiel.

Motivations

Mes objectifs sont de maintenir mon système à un bas niveau d’intrant, sans fertilisation ni élevage et de tendre le plus possible vers un système de culture conduit en agriculture biologique de conservation. Aujourd’hui à l’échelle du système, cela se traduit par une couverture maximale des sols par les espèces et engrais verts les plus judicieux et un travail superficiel des sols. Le fait de mettre en place ce type de système bas intrant permet également de réduire le développement des adventices estivales dans mes parcelles.


Les cultures d’été dominent ma rotation (problématique historique Ray-grass) car j’enchaîne 4 années de cultures d’été sarclées (Soja/Maïs/Sorgho/Tournesol) avant de couper avec deux cultures d’hiver afin de casser le cycle des adventices estivales (chénopodes, amarantes, panics...) Tout d’abord un méteil à dominantes protéagineux (Blé tendre/Pois-féverole) ou une céréale à paille pure (Blé tendre) puis un colza (1 à 6 ha selon les années).


La culture du colza a été intégrée dans la rotation car c’est une plante puissante au cycle décalée (elle se sème tôt). En outre je considère indispensable d’avoir une crucifère dans ma rotation, en particulier pour la mobilisation du souffre. Après quelques échanges avec d’autres producteurs en AB, et tout en conservant mes objectifs de couverture maximale des sols, j’ai décidé de mettre en place des couverts végétaux estivaux. L’irrigation me permet d’avoir des couverts avec une biomasse élevée en seulement deux mois (plus de 5 tonnes de MS/ha) et de sécuriser la levée du colza. Pour finir, la culture se commercialise à un prix de vente intéressant. L’objectif est donc d’arriver à mettre en place un colza en travaillant très superficiellement le sol à la restitution du couvert et d’arriver à réaliser le chantier sur un laps de temps très court.


Mise en pratique

Mon système de culture

Rotation sur 6 ans :


JJ Garbay rotation.png

La conduite du colza en AB sans fertilisation et après un couvert estival : Ma façon de faire

Les objectifs à la mise en place sont d’avoir un sol rapidement prêt et frais après un couvert m’apportant de l’azote pour une levée rapide du colza.

Voici l’itinéraire technique 2017-2018 :

1-15 juillet

  • Récolte du précédent méteil protéagineux / céréale (Pois / Blé)
  • Semis d’un couvert estival (soja) en direct
    • Outil : semoir Ecodyn
    • Quantité : 100 kg de soja 000
    • Densité de semis : 6 kg/ha. Le semis est volontairement dense car l’objectif est de maintenir une couverture maximale du sol.
    • Irrigation possible (maximum 20 mm) pour sécuriser la levée du couvert

26 août

  • Restitution du soja 000, arrosé une dernière fois deux jours avant la restitution car le sol était trop sec
  • Outil : déchaumeur à disques DISCAGRO puis un déchaumeur à ailettes type ECODYN qui coupe les pieds de soja à hauteur du collet (correspondant à une profondeur de 5 cm environ)

Déchaumeur à disque Déchaumeur à disque détail


  • Biomasse restituée : 3 à 4 T
  • Qualité de la restitution : immédiateté et efficacité de la technique du « collet » la végétation dessus, le dessous travaillé légèrement
  • Après trois journées à 33°C, semis à la volée du colza devant le tracteur

29 août

  • Outils : semoir électrique avec un rouleau à l’arrière ou une herse plate pour bousculer les graines contre le sol, et tasser afin de refaire la conduction de l’eau par capillarité

Semoir Semi

Début septembre

  • Une semaine après toutes les graines germent, quelques plantes essayent de repartir

24 septembre

  • Trois semaines après : nécessité d’éclaircir car le semis aurait été trop dense
  • Outil : bineuse.

On peut estimer que ce passage, pour peu qu’il y ait eu une pluie ou un arrosage, constitue une minéralisation supplémentaire

Avant binage Bineuse

Mi-juillet

  • Récolte : 1T/ha en moyenne

Intérêts et points de vigilance

Intérêts

  • Implantation rapide et à faibles coûts (mécanisation comme semence)
  • Répartition du temps de travail sur l’année (semis sur une période plus calme)
  • Couvert estival limitant l’érosion et apportant de l’azote
  • Systèmes bas intrants permettant de maîtriser les coûts de production
  • Facilement rattrapable en cas d’échec (possibilité d’enchaîner avec 1 céréale à paille si jamais ça ne fonctionne pas)

Points de vigilance

  • Besoin d’eau ou d’humidité dans le lit de semence au semis du colza donc irrigation très sécurisante que ce soit à la levée ou dans le couvert en précédent
  • Chaleur pour la restitution très rapide du couvert estival
  • Choix du couvert estival (éviter les plantes trop ligneuses)

Mes conseils pour réussir

  • Assurer l’implantation d’un colza passe par une bonne disponibilité en azote au démarrage
  • Dans des systèmes en AB sans fertilisation, le précédent ou l’inter culture est donc l’atout majeur de la réussite de la culture
  • Le semis du colza doit se faire dans de bonnes conditions et dans le frais. Pouvoir sécuriser la levée par l’irrigation est un plus
  • Fonctionne aussi avec d’autres couverts type trèfle


Leviers évoqués dans ce système

Mes perspectives

Jean-Jacques Garbay
  • Travail sur les lignées de colza
  • Pérenniser l’utilisation de semences de colza de ferme pour limiter les coûts d’implantations. En effet, étant donné le nombre d’attaques de ravageurs entre août et juin (limaces, lapins, altises, pucerons…), le fait d’utiliser des semences de fermes limites les risques économiques en cas d’échec
  • Rajout de sarrasin dans le couvert végétal estival (25 kg) en plus du Soja 000 (100 kg) : après essai, il s’avère que les ligneuses comme le sarrasin sont difficiles à restituer et ne permettent pas d’avoir 1 sol suffisamment plat pour le semis du colza
  • Test du colza associé

L'avis du comité d'experts

Evaluation selon la grille d'analyse ESR.

Substitution

Mise en œuvre de méthodes de lutte alternatives remplaçant les moyens chimiques.


Evaluation selon la grille d'analyse ESR : Substitution


Agriculteur membre du réseau DEPHY Ferme, animé par Les Bios du Gers.

Ecophyto Dephy.png Logo LesBiosduGers2016.png


Auteur de la fiche : Loïc Labidalle.

Date d'édition : 2020.


Annexes et liens


Matériel évoqué dans ce retour d'expérience

Cultures évoquées

Bioagresseurs évoqués dans ce retour d'expérience

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