Couverture du sol, réduction des IFT et mise en place d’infrastructures agroécologiques en viticulture facilitées par le PSE

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Parcelle de vigne de Frédéric Descombes.

Ce retour d'expérience présente l'exploitation de Frédéric Descombes et son engagement dans le programme de PSE (Paiements pour Services Environnementaux) Saône-Beaujolais, via la mise en place de haies, d’une mare, de la couverture de ses sols et la réduction des interventions chimiques (herbicides, fongicides, azote minéral), ainsi que leurs bénéfices et les défis rencontrés.


Présentation

Contexte

  • Nom : Frédéric Descombes.
  • Localisation : Juliénas, Rhône (69).
  • Statut : Viticulteur et président de la Cave Coopérative de Juliénas Chaintré dans le Beaujolais .
  • Exploitation : En nom propre.
  • SAU : 11,80 ha en appellation Juliénas dont 1,60 ha sont en propriété et le reste principalement en métayage et un peu en fermage. C’est assez difficile d’être propriétaire dans cette zone.
  • UTH : 1, avec des saisonniers pour les pics d’activité.
  • Cahier des charges : HVE, Label Haie.
  • Production : Viticulture.
  • Contexte (géographique, pédoclimatique, social…) :
    • Il y a des parcelles pentues.
    • Il y a eu une caractérisation du terroir, qui est très nuancé, avec des sols volcano-sédimentaires, quelques limons et des schistes, des sols caillouteux ou peu caillouteux de piémont et d’alluvions anciennes, des roches pierres bleues altérées profondes ou à faible profondeur, des sols sur roches siliceuses variées à faible ou moyenne profondeur, peu de granites. Donc, des sols assez compliqués, notamment pour les appellations Brouilly et Juliénas. Il y a des différences entre les côteaux. Ils font actuellement un travail sur les premiers crus.
    • Les parcelles ne se situent pas dans une aire de captage mais le Syndicat Mixte des Rivières du Beaujolais (SMRB) a établi la Trame Turquoise, qui est une zone tampon de 250 m de part et d’autre des cours d’eau, et ses parcelles se situent dans cette zone (qui est prise en charge par le PSE).
  • Climat : Les températures les plus basses sont entre -1°C et -5°C au maximum, et pour les plus chaudes, on approche les 40°C (souvent plus de 30°C à l’ombre). C'est une zone avec des vents chauds, et des étés caniculaires. Les vignes de Frédéric sont victimes du gel de printemps, car elles démarrent de plus en plus vite, avec un risque plus élevé pour les côteaux les plus bas.
  • Commercialisation : L’ensemble de la production part à la cave coopérative, qui vend 50% en négoce et 50% en vente directe.


Historique de l’exploitation

Arrachage 1 rang sur 12 dans les parcelles conduites en gobelet.

Dans la famille de Frédéric, la viticulture est une tradition transmise de père en fils depuis 1921, soit quatre générations. Au fil des décennies, ils ont été témoins des évolutions marquantes du vignoble : la modernisation des pratiques, l’arrivée des produits phytosanitaires, mais aussi des transformations du paysage, comme la disparition des haies dans les années 1980, remplacées par la restructuration des vignobles et la mécanisation, notamment avec l’épareuse. Le domaine s’est agrandi progressivement. Cependant, dans le Beaujolais, la surface des terres cultivées a fortement diminué, passant de 22 000 hectares à 13 000 hectares, accompagnée d’une baisse significative du nombre d’exploitants. Frédéric, qui a aujourd’hui 56 ans, a repris l’exploitation familiale en novembre 1992 pour la récolte de 1993. Aujourd’hui, Frédéric doit faire face aux défis posés par le changement climatique, en particulier à la faible capacité des sols à retenir l’eau.


Motivations et objectifs

La principale motivation de Frédéric était de réintroduire des haies pour mieux faire face aux effets du changement climatique. Avant même l’arrivée du dispositif PSE, il avait déjà commencé à planter diverses essences d’arbres. Toutefois, il ne pratique pas l’agroforesterie, car les chênes plantés en bordure ou au sein des parcelles assèchent trop les vignes. C’est grâce à la technicienne de la cave coopérative que Frédéric a découvert le projet PSE. Il a ensuite participé à plusieurs réunions d’information, qui ont renforcé sa motivation à s’engager dans cette démarche.


Objectifs

  • Zone d’ombrage : La région est soumise à la chaleur avec des vents très chauds qui viennent du sud. En 2003 et 2015, il ont eu une très faible récolte à cause de la canicule. Certains côteaux sont exposés plein sud et peuvent brûler l’été.
  • Rétention d’eau : Grâce aux haies et aux couverts.
  • Stockage du carbone.
  • Couvrir le sol pour éviter les zones désertiques et l’érosion.


Le PSE Saône-Beaujolais

Descombes TerritoirePSE.jpg

Les acteurs


Les domaines, indicateurs et seuils

  • Domaine "Gestion des structures paysagères" :
    • % d’Infrastructures Agroécologiques (IAE).
    • Nombre de milieux présents (mare, zone humide, cours d’eau, arbre isolé, haie, jachère, prairie fleurie,...).
  • Domaine "Gestion des systèmes de production agricole" :
    • Longueur moyenne de rotation : cet indicateur est neutralisé pour la filière viticole.
    • % de couverture des sols.
    • Quantité moyenne d’azote minéral/ha.
    • IFT (Indicateur de Fréquence de Traitements) herbicide.
    • IFT hors herbicides : fongicides, insecticides.
Les seuils mini correspondent à la moyenne des pratiques sur le territoire ou à défaut aux préconisations de l’Agence de l’eau. Les seuils maxi correspondent à l’optimum environnemental.


Les points forts du PSE Saône-Beaujolais

  • Un projet PSE porté par deux acteurs du territoire expérimentés et reconnus.
  • Un projet construit et mis en œuvre avec une grande variété de partenaires.
  • Un accompagnement des exploitants provenant de filières agricoles différentes (viticulture, grandes cultures et polyculture-élevage).
  • Les exploitations engagées ont en moyenne 76 % de leur SAU dans les zones à enjeux.
  • Un accompagnement individualisé des exploitants PSE.
  • La volonté d’accompagner collectivement les exploitants PSE et hors PSE afin de créer une dynamique territoriale, notamment dans les zones à enjeux (zones de captage particulièrement).
  • Une ambition donnée à tous les projets des exploitants engagés :
    • Projet de planter 10 km de haies au cours des 5 prochaines années (avec 200 km de haies déjà plantées).
    • 20% de réduction des traitements herbicides par projet en moyenne.
    • 13% de réduction des traitements hors herbicides par projet en moyenne


Les indicateurs

% IAE

L'indicateur % d'infrastructures agroécologiques, prend en compte un certain nombre d’items dont les haies, les mares et les jachères qui peuvent être en viticulture des parcelles "en attente de replantation".

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution de l'indicateur :
    • Année 0 : 13,44 %.
    • Année 1 : 13,02 %.
    • Année 2 : 10,88 %.
    • Année 3 : 11,89 %.


Mise en place des haies

Haie plantée en mars 2024.

Avant de rejoindre le projet PSE, l’exploitation comptait déjà de nombreux buissons et talus. Lors des premières années (année 1 et année 2), ces éléments existants ont été intégrés dans le calcul du pourcentage d’IAE. Cependant, entre ces deux années, Frédéric a dû exclure quelques mètres linéaires du comptage, car ils ne lui appartenaient pas mais avaient été initialement pris en compte. Cela explique la diminution du pourcentage observée.

Ce n’est qu’en mars 2024, lors de la troisième année du projet, que Frédéric a planté 70 mètres linéaires supplémentaires de haies. Aujourd’hui, l’exploitation totalise 800 mètres linéaires de haies.

  • La plantation :
    • 110 plants ont été plantés par les enfants de l’école maternelle voisine.
    • C’est un linéaire simple pour 60 ml, où les arbres ont été plantés tous les 50 cm. Pour les 10 ml restants, les arbres ont été plantés en quinconce tous les 50 cm.
  • Composition des haies : Elles sont composées d’espèces locales, ce sont de jeunes plants de 1 an : aubépine (Crataegus monoginor), sureau noir (Sambucus nigra), cornouillé (Cornus sanginea), viorne lantane (Liburnum lantana), érable champêtre (Acer campestre), troëne commun (Ligustrum vulgare). Il y a aussi des arbustes naturels (houx, lauriers), et des pins ressemés par les oiseaux. Frédéric a planté un tilleul pour faire de l’ombre aux gens qui stationnent le long de sa vigne. Il a voulu mettre un amandier, mais il est mort par excès d’eau.
  • L’achat des plants a été financé de sa poche. L’entretien des haies, lui, est financé par les revenus perçus par le PSE.
  • Entretien : Frédéric a laissé un espace de 2,5 m entre les vignes et les haies pour laisser passer les tracteurs. Le Label Haie implique de privilégier le lamier plutôt que l'épareuse pour entretenir les haies. Cela demande beaucoup d'entretien, surtout les érables. Les résidus de taille seront destinés au bois de chauffe pour son usage personnel.
  • Bénéfices :
    • Améliorer la rétention d’eau et créer de l’ombrage.
    • Créer une barrière physique qui protège les vignes des vents violents ouest / sud-ouest (ils ont été très touchés par la tempête de 1999) et des fortes grêles qui risquent de s’intensifier avec le changement climatique (cette année, il a été grêlé à 50 %).
    • Bonnes relations de voisinage : Son voisin fait du vin nature, ils ont de bonnes relations car Frédéric a pris le temps d’expliquer sa façon de travailler, la haie créera une barrière physique entre leurs parcelles.
  • Limite : Les haies nécessitent une gestion importante via la taille car elles poussent vite et prennent du volume.


Mise en place d’une mare

En janvier 2024, Frédéric a remis en état une mare préexistante qui s’était comblée par manque d’entretien. Avec l’aide d’un ami, il a recreusé cette mare, qui mesure désormais 4 mètres de long, 3 mètres de large et 70 centimètres de profondeur.

Autrefois, cette mare servait de zone d’accumulation d’eau pour la préparation du sulfate de cuivre utilisé dans le traitement des vignes. Située au milieu des parcelles, sur une zone très pentue, elle joue aujourd’hui un rôle de zone tampon, contribuant à limiter l’érosion.

Remise en état de la mare.
Mare en activité.


Présence de jachères

Frédéric est en train de restructurer son vignoble pour le rendre plus pratique. Entre l’arrachage des vieux ceps et la plantation des nouveaux, il laisse la parcelle en jachère pendant quelque temps.


Nombre de milieux présents

Haie de buissons
  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution de l'indicateur :
    • Année 0 : 9.
    • Année 1 : 9.
    • Année 2 : 9.
    • Année 3 : 10.

L'exploitation compte 800 mètres linéaires de haies, ainsi qu’une quinzaine d’arbres isolés, des bosquets, des lisières herbacées, des bois, des landes, des milieux herbacés non productifs comme des bandes enherbées et des jachères.


% de couverture des sols

Le vignoble, ancien, est conduit en gobelets très près du sol, avec des rangs serrés espacés de seulement 1 mètre par 90 centimètres. Cette configuration rend difficile le passage des engins pour le travail du sol et la gestion de l’enherbement. Pour y remédier, Frédéric est en train de restructurer ses parcelles afin de mécaniser les travaux à l’aide d’un tracteur vigneron.

À ce jour, 8 % du vignoble a été restructuré, avec l’arrachage d’un rang sur douze. La bande de 2 mètres ainsi libérée est enherbée sur 1,20 mètre. Dans les autres inter-rangs, le sol est soit labouré, soit butté, soit désherbé.

Désormais, Frédéric plante ses vignes avec un espacement de 2 mètres et les conduit en cordons, à 50 centimètres du sol. Cette nouvelle configuration facilite le travail sous le rang et permet de limiter les maladies grâce à une meilleure aération des vignes.


  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution de l'indicateur :
    • Année 0 : 28,94 %.
    • Année 1 : 27,64 %.
    • Année 2 : 33,93 %.
    • Année 3 : 32,89 %.


  • Enherbement :
    • Frédéric a enherbé les nouvelles plantations avec du trèfle blanc et du trèfle nain, du ray-grass, de la fétuque colline, mais il a arrêté cette dernière car elle est trop envahissante.
    • Dans les anciennes vignes, l’enherbement est naturel : Trèfle blanc, oseille, ray-grass, érigéron. L'ensemencement de cet enherbement est fait par les oiseaux.
  • Entretien : Passage du broyeur 2 à 3 fois par an. Les bois de taille sont laissés dans les bandes des nouvelles plantations et sont broyés, cela permet de faire de l'humus.
  • Bénéfices :
    • Lutte contre l’érosion, les couverts retiennent l’eau et les limons.
    • Rétention des phytos.
    • Meilleure capillarité dans les sols car l’eau y pénètre par les réseaux racinaires.
    • Garde la fraîcheur en été.
    • Protège la vigne du rayonnement trop fort du soleil.
  • Limites : La vigne souffre de la concurrence de l’herbe pour l’eau quand elle est jeune. C’est pourquoi il vaut mieux enherber quand les vignes ont déjà 2-3 ans et qu’elles ont des racines qui descendent en profondeur.

Quantité moyenne d’azote minéral/ha

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution de l'indicateur :
    • Année 0 : 22,56 UN.
    • Année 1 : 1,79 UN.
    • Année 2 : 0 UN.
    • Année 3 : 0,9 UN (des demi-doses).

Frédéric apporte de l’azote minéral en demi-doses et complète par des apports de fumure organique sous forme de compost de raisin, issu des résidus de distilleries (les marcs), travaillés en bouchons.

Ces apports limités pourraient expliquer le vieillissement progressif du vignoble et sa baisse de production. Cette année a été particulièrement difficile : le vignoble a subi des épisodes de grêle, des maladies et un été compliqué, ce qui a réduit le rendement à 35 hl/ha, contre 43 hl/ha l’année précédente. On est vraiment sur des faibles récoltes.

Les engrais sont appliqués à l’aide d’un épandeur.

Frédéric souhaite explorer davantage l’utilisation des engrais verts, qui présentent de nombreux avantages : ils renforcent la vigueur des vignes, améliorent la rétention d’eau dans les sols, protègent contre l’érosion et fournissent de l’azote de manière naturelle. Cependant, leur gestion demande une attention particulière : il est essentiel de les broyer avant l’été pour éviter qu’ils ne deviennent concurrents des vignes.


IFT herbicide

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution de l'indicateur :
    • Année 0 : 1,12.
    • Année 1 : 2,04.
    • Année 2 : 1,11.
    • Année 3 : 1,21.

L’enherbement des inter-rangs et le travail du sol permettent de diminuer l’IFT.

Cette année, il n’a pas pu désherber chimiquement à cause de la pluie, et son tracteur était en panne, alors il a passé beaucoup de temps, avec du renfort, à passer la débroussailleuse à fils nylon dans les vignes. Mais ça consomme beaucoup de carburant.


IFT hors herbicides

  • Date de mise en œuvre : 2021.
  • Evolution de l'indicateur :
    • Année 0 : 8,92.
    • Année 1 : 9,25.
    • Année 2 : 10,99.
    • Année 3 : 18,36.

Frédéric n’utilise pas d’insecticides en temps normal, mais le vignoble du Beaujolais est de plus en plus touché par la flavescence dorée. Face à cette menace, il est soumis par arrêté préfectoral à des traitements insecticides obligatoires contre la cicadelle, à raison de 1 à 3 par an. En 2023, deux traitements ont été nécessaires, et en 2024, ce chiffre est monté à trois.

Ces traitements, combinés à une année particulièrement pluvieuse propice au développement de maladies fongiques telles que l’oïdium, le mildiou et le black rot (présent dans la région depuis 4 ans), expliquent l’augmentation de son IFT hors herbicide. Cette situation a concerné l’ensemble des exploitants de sa zone.

Pour réduire l’utilisation de fongicides, Frédéric recourt à des produits de biocontrôle, qui stimulent les défenses naturelles des vignes. Par exemple, il utilise de l’hydrogénocarbonate de potassium, un engrais naturel qui renforce l’action du cuivre contre le mildiou.

Lorsqu’il doit sortir son pulvérisateur, Frédéric tient à prévenir ses voisins par SMS. Il prend également le temps de leur expliquer son métier, les pratiques qu’il adopte et les produits qu’il utilise. Maintenir de bonnes relations avec eux est essentiel à ses yeux.


Bilan

Résultats observés/mesurés

Pour les haies et les couverts, ce sont des résultats qui s’observeront avec le temps. Ce qui a le plus d’impact actuellement, c’est la restructuration du vignoble (faite avant le PSE), sa modernisation a permis une :

  • Baisse des coûts de production.
  • Baisse du temps de travail.
  • Meilleure qualité de travail.

Frédéric est passé d’une conduite en gobelet avec un tuteur individuel à une conduite en gobelet sur rang avec palissage. Puis, dans les années 2000, l’INAO a autorisé la taille en cordon de Royat, ce qui a permis de relever les ceps et de planter avec un espacement de 1,20 mètre. Cependant, la crise qui a frappé le Beaujolais a conduit à l’arrachage d’une partie importante du vignoble, notamment dans les appellations Beaujolais-Villages et Beaujolais. Pour faire face, ils ont collaboré étroitement avec FranceAgriMer dans le cadre de la restructuration des parcelles. Des aides ont été mises en place pour réduire les coûts de production, en favorisant des plantations plus larges et plus hautes, adaptées à la mécanisation, notamment avec l’introduction de la machine à vendanger. Cette dernière, arrivée tardivement dans le Beaujolais, au début des années 2000, a permis aux viticulteurs de gagner en efficacité. En doublant la surface cultivée, ils ont pu retrouver un équilibre économique et continuer à vivre de leur métier.


Descombes Restructuration.jpg


Rémunération

Globalement la rémunération de Frédéric augmente année après année, car la diminution de certains indicateurs est compensée par l’augmentation d’autres indicateurs.

Indicateurs Année 0

(état initial)

Année 1

(2022)

Année 2

(2023)

Année 3

(2024)

% IAE 13,44 13,02 10,88 11,89
Nb milieux 9 9 9 10
Quantité nitrate 22,56 1,79 0 0,9
% Couverture des sols 28,94 27,64 33,93 32,89
IFT Herbicides 1,12 2,04 1,11 1,21
IFT Hors herbicides 8,92 9,25 10,99 19,36
Rémunération €/ha / 125,01 132,54 144,37
Rémunération annuelle / 1681,27 1782,65 1941,76

La rémunération perçue a servi à la mise en place et à l’entretien des haies et de la mare. Le solde représente un complément de revenu.


Contrôles et audits

L’Agence de l’Eau demande au pilote du PSE de contrôler 2% des exploitations engagées. Chaque année, un prestataire habilité vient contrôler 1 exploitation (sur 41 exploitations engagées). Frédéric n’a encore jamais fait l’objet d’un contrôle de ce type. Le contrôle porte sur le respect du non cumul des PSE avec d’autres dispositifs (MAEC (DDT), France relance (DRAAF), Haies et investissements non productifs (Régions)) et la vérification de tous les indicateurs nécessaires à l’établissement des notes PSE (ex : cahiers d’enregistrement, factures...)

  • Le Label Haie : Deux audits ont été réalisés chez Frédéric depuis le début du PSE par un prestataire mandaté par la CCSB et habilité par l’Afac-Agroforesterie dans le cadre du déploiement du Label Haie auprès des exploitations agricoles engagées dans le PSE Saône-Beaujolais. Lors de l’audit, ce prestataire fait le tour des haies, constate leur état, donne des conseils, fait un inventaire de biodiversité.

L’Agence de l’eau demande que l’engagement des exploitants dans le Label Haie soit effectif avant la fin des 5 ans et qu’il se traduise par l’obtention du niveau 1 du label.

  • Le Label HVE : Le Label HVE est indépendant du dispositif PSE, en revanche certains indicateurs sont les mêmes et les informations peuvent être reprises ou complétées pour le calcul des points des indicateurs PSE. Il y a une mutualisation du travail.
  • Le Syndicat Mixte des Rivières du Beaujolais (SMRB) : Il vient tous les ans faire le tour des parcelles. Il audite tous les documents nécessaires au calcul des indicateurs. Le calcul des IFT est fait par la technicienne de la cave coopérative de Juliénas Chaintré qui récupère tous les calendriers de traitement avant les vendanges.


Accompagnement

La plus-value de ce PSE est de pouvoir accompagner au mieux pendant cinq années les agriculteurs du territoire sur l’ensemble de leurs pratiques en matière d’infrastructures agroécologiques et de pratiques bas intrants. Il est proposé pour cela un accompagnement individuel annualisé et un accompagnement collectif des exploitations agricoles, auxquels vient s’ajouter l’animation au titre de la certification Label Haie de l’ensemble des exploitations engagées dans les PSE Saône-Beaujolais. Cet accompagnement individuel et les animations collectives doivent permettre au terme des 5 ans du contrat PSE d’inciter les exploitants à pérenniser leurs pratiques vers l’usage de moins d’intrants et la préservation de plus de biodiversité.

Les pilotes du projet PSE Saône-Beaujolais ont pris le parti d’épauler les agriculteurs et de leur simplifier les démarches administratives au maximum.

  • L’auditeur du SMRB calcule les valeurs des indicateurs qui sont ensuite saisies dans l’outil du Ministère de la Transition Ecologique "PSE environnement" ce qui permet de faire les simulations de la rémunération.
  • Les informations sont ensuite saisies sur la plateforme "Démarches simplifiées" par l’auditeur et Frédéric fait la validation finale.


Si c’était à refaire

Frédéric aurait aimé restructurer son vignoble plus tôt, mais ça prend du temps, car avec le métayage, les propriétaires ne se sentent pas tous concernés. Ce sont des gros investisseurs qui rachètent et modifient les vignobles. Selon lui, il faudrait environ 60 ans pour restructurer l’ensemble du vignoble du Beaujolais.


Avantages et limites

Avantages

  • Le PSE a apporté beaucoup d’ouverture grâce aux différentes formations et réunions techniques proposées : Label Haie, création de mare, gestion des couverts, comprendre le lien entre IAE et biodiversité (auxiliaire des cultures).
  • Le support administratif des pilotes du PSE (CCSB et SMRB) est appréciable.
  • Il y a beaucoup d’entraide entre les membres du projet.
  • Frédéric ne fait pas tout ça pour l’argent, à la fin du PSE, il continuera. Finalement, c’est une belle expérience, il est très content d’avoir fait tout ce qu’il a fait, d’avoir fait un partenariat avec l’école, il y avait pensé avant le PSE, mais il l’a fait grâce au PSE.


Limites

Le Label Haie représente une certaine contrainte au niveau de la taille. Une des haies de Frédéric est en bordure d’un chemin pédestre communal. Il n’a pas pu empêcher le passage de l’épareuse lors de l’entretien de ce dernier par la commune, or l’utilisation de l’épareuse n’est pas conseillée dans le cadre du Label Haie, même si une utilisation à bon escient n’est toutefois pas interdite.


Les investissements

  • Achat de 110 plants pour la haie : 280 €.
  • Minipelle sur 1 journée (haie et mare) : 500 €.
  • Temps de préparation de la plantation : 1 journée : 120 €.
  • Compost et paille de chanvre : 50 €.
  • Il fera passer le lamier à certains endroits quand la haie sera plus développée : 100 €/h.

Le revenu perçu par le PSE a permis de couvrir ces dépenses.


Les conseils de Frédéric

Fédéric Descombes.
  • Il faut oser se lancer dans le changement.
  • Il faut partager son expérience et écouter celle des autres.
  • Il faut tenir compte de l'environnement, du voisinage quand on met quelque chose en place et communiquer sur son métier, c’est très important.


Perspectives

Planter plus de haies, avec les enfants si possible car ça leur fait de beaux souvenirs.


Sources

  • Interview de Frédéric Descombes du 11/12/2024.
  • Interview de la chargée de mission Qualité de l'eau du Syndicat Mixte des Rivières du Beaujolais, le 28/11/2024.
  • PSE Saône-Beaujolais : Viticulture


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Cette page a été rédigée en partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique.

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Annexes





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