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Maintien de la performance des vaches laitières en bio grâce à l'alimentation, la génétique et l'hygiène

De Triple Performance
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Séchoir en grange.


En Haute-Saône, Ismaël et Nicolas Mougin sont installés avec deux associés sur une exploitation laitière convertie en bio. Leurs Montbéliardes produisent chacune en moyenne 7000 l de lait par an. Des résultats obtenus grâce à leur travail sur l’hygiène, l’alimentation et la génétique.

Fiche d'identité

  • Exploitation : GAEC d'Argiley.
  • Situation : Villers-Pater, Haute-Saône.
  • Date d’installation d’Ismaël Mougin : 1995.
  • UTH : 4 associés (3 repreneurs familiaux et 1 associé externe).
  • SAU : 310 ha.

Contexte de la mise en œuvre

Ismaël Mougin, à droite, et Nicolas Mougin, un des trois autres associés, ont converti leur ferme à l'Agriculture Biologique en 2009.

Le GAEC d'Argiley est géré par quatre associés : deux cousins, un petit cousin et une personne de l'extérieur. Autrefois, il appartenait au grand-père de Nicolas Mougin, ensuite le GAEC a été repris par ses fils et un gendre.

En 2009, tous décident de franchir le cap de l’Agriculture Biologique. La conversion est lancée, facilitée par un système déjà extensif : les associés travaillaient déjà à produire du lait à l’herbe sans ensilage. Ils ont suivi les conseils qu'on leur avait donné et faisaient très attention aux produits achetés à l'extérieur que ce soit pour l'alimentation ou tout autre chose. Les premiers litres de lait bio sont commercialisés le 1er octobre 2010.

Mise en place

Le passage en bio a été facilité par la demande d'une laiterie qui avait contacté le GAEC, "pour nous c'était plus facile à ce moment-là de passer en bio que de passer en Gruyère", affirme Nicolas Mougin.


Pour ce passage, la ferme a diminué sa surface de culture pour implanter plus d’herbe. "Nous ne sommes pas des fous des cultures et nous avions commencé à nous rendre compte que l’on mettait beaucoup de produits pour peu de résultats avec des prix toujours plus bas. Ces éléments ont aussi motivé notre décision", explique Ismaël Mougin.


Un des principaux objectifs du GAEC d'Argiley est de tendre vers une autonomie fourragère : les céréales produites localement sont destinées à l'alimentation du troupeau, l'utilisation d'engrais a été arrêtée et le fumier est valorisé par compostage et stocké sous bâche pour limiter les pertes.


Le maintien d'une bonne génétique au sein du troupeau est très important également pour Ismaël Mougin : "Je ne cherche pas à avoir de grosses vaches ni de grosses performances laitières. Je veux surtout qu’elles possèdent de belles mamelles, des trayons bien orientés et de bons aplombs", précise l'éleveur.


Aujourd’hui, sur les 310 hectares que compte l’exploitation, 210 sont en herbe. "En bio, les conseillers recommandent de posséder 30 ares pâturables par vache. En réalité, c’est au minimum un voire deux hectares avec les conditions climatiques que nous rencontrons ces dernières années, pour ne pas avoir besoin d’acheter trop de nourriture", reconnaît Ismaël Mougin.

Investissements

Afin de sécuriser l'alimentation des bêtes et de respecter le cahier des charges AB, le GAEC d'Argiley a investi dans un séchage en grange. Avec cette activité supplémentaire, le fourrage est d'une qualité supérieure à la botte de foin.

Résultats

Lors du passage en bio, l’éleveur avait posé une condition : "je voulais continuer à avoir de belles performances. Je ne voulais pas que la production tombe à 4 000 l de lait par vache par exemple. " Pari gagné ! Actuellement son troupeau de 110 vaches Montbéliardes produit près de 750 000  l par an avec une moyenne de 7 000 l par vache.

Bilan

Nicolas Mougin remarque que, depuis que les fourrages passent par un séchage en grange, les vaches ont tendance à être mieux et produisent un lait de meilleur qualité et plus stable, ce qui n'est pas le cas avec le foin car on peut voir des variations d'une botte à l'autre ou d'un champs à l'autre.


Si les vaches produisent un lait de qualité (111 000 cellules/33  TP) c’est d’abord grâce à la bonne hygiène des bâtiments, à l’alimentation du troupeau et surtout à la génétique. Ismaël Mougin en est féru : en 2019, sa vache Idole a décroché un 1er prix de section au concours national Montbéliarde.


Nicolas Mougin attribue le bon résultat de l'exploitation a une très bonne maîtrise des charges : "c'est agréable d'avoir une exploitation où il n'y a pas de souci, où on dépend pas du banquier, qu'on est autonome. Ça je trouve que c'est vraiment important parce que si je reviens avant 2009, quand on était en conventionnel, chaque année il y avait des contraintes supplémentaires. "


Enfin, l'éleveur relève une baisse de sa charge mentale depuis sa conversion : "C'est vrai que depuis qu'on est passés en bio on est beaucoup plus sereins".


En 2019, le GAEC d'Argiley obtient l'appellation Gruyère.


Sources






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